On croyait que l'avenue Mohammed V était définitivement squattée par les diplômés chômeurs qui s'imaginent qu'ils sont les seuls sans emploi dans un monde sans loi. Mais ce week-end, notre centre ville avait des allures d'antan quand c'était un plaisir de se pavaner en léchant les vitrines avant qu'elles ne se transforment, fausse devanture bine bine, chez certains affairistes qui ne donnent guère envie d'acheter quoi que ce soit, avec des fringues accrochées n'importe comment comme à la Kissaria. En effet, ce soir-là, des habitants sont venus de tous les quartiers de Rabat où on ne regarde ni Twitter ni Twirto. Ces braves gens qui tenaient à assister au défilé de la Garde Royale et au fameux Dô Smaâ, des porteurs de flambeaux qui leur a rappelé que leur avenue principale avait encore du prestige. Un air de fête jamais perdu de vue depuis leur enfance, quand il n'y avait pas de chaînes de TV à gogo et petits et grands se précipitent pour voir la magie au son du tambour qui donnait aux enfants l'envie de suivre la cadence. Rum rum, rum rataplan ... comme du temps où la ville respirait à pleins poumons, sans craindre les débordements de ceux qui, après avoir obtenu des emplois, voient que le chantage va défier les lois de l'offre et de la demande. stop. A la veille du Ramadan, des femmes se comportent comme du bon temps des « aârifates », alors qu'on croyait que les mentalités avaient changé avec tout ce qu'elles voient à la télé, de Rotana à Rokn Al Moufti. En effet, le hammam Berlin a connu une série de crêpages de chignon qui a donné du fil à tordre et à retordre aux « tayabate » « charfate el harfate » - certaines – qui offrent des places sur le carrelage à la plus offrante des clientes qui font monter les prix en donnant un ou deux gros billets qui donnent des complexes aux fauchées qui sont prêtes à donner 10 dh, pas plus. Là encore, on croyait que c'était une vieille histoire où le luxe ostentatoire déchaîne des coups de boutoir. stop. Rue Djeddah, en face du cinéma Renaissance qui ne renaît pas de ses cendres malgré le show de quelques acteurs, dont l'abandon de cette scène ne leur donne pas chaud au cœur. Cette rue qui va jusqu'à l'avenue Allal Ben Abdellah où une pâtisserie vend Al Mkharka, avec gomme arabique, eau de fleur d'oranger. De bout en bout de la rue Djeddah, tout un symbole, les feuilles tombent des arbres jamais élagués. Le sol sale avec toutes les tâches de chewing gum, sur cette allée piétonne monotone, devrait être lavé à grandes eaux, comme du temps où la municipalité, lorsqu'on pompait l'eau du Bouregreg où les anciens buvaient à grandes gorgées dans les années 50, afin de laver les rues de Rabat où on abat encore des arbres, sans sonner qui que ce soit. stop. L'huile d'Argan, chez qui des snobs trouvent enfin du « chane et merchane », n'est plus au menu du shor ou avant le maghdor. Zite Argane est employée maintenant pour soigner un eczéma, un bobo ou une peau sèche. Alors que seuls des habitants de Talmest ou Talborjt, savaient l'utiliser pour des soins capillaires ou dentaires, bain de bouche et autres utilisations qui paraissent invraisemblables. Après avoir essayé plusieurs crèmes dermato pour soigner une partie du dos, rendue riche par un »kassal » tonitruant qui pense que toutes les peaux se ressemblent, un lecteur de magazines branchés a étalé de l'huile d'argan sur sa peau particulièrement abîmée. Au bout de 24 heures le résultat ne s'est pas fait attendre. Son dos a retrouvé son état « normal », comme dirait François Hollande. Dont Sarko qui revient comme un serpent à deux têtes, qu'il aurait agi s'il était encore à l'Elysée – bon débarras – pour la Syrie... alors que le pays de Tawfiq Salah, l'auteur du film « Les Dupes », et Adonis, n'est pas la Libye, dont le jeu de cartes était différent. Quoi qu'il en soit, l'huile d'Argan soigne beaucoup de choses, mais hélas pas encore les papaghiyo qui ne maîtrisent pas le papageno...de Mozart qui n'est pas venu à Marrakech en diligence ou en calèche. stop. Truvada, 1er traitement préventif anti-Sida. Bonne nouvelle à prendre avec modération, écrit un quotidien de Casablanca qui s'occupe de tout après s'être contenté de bilans, de balances commerciales et qui s'intéresse maintenant à la sexualité, de la bataille de Poitiers sans prise de position claire et d'art plastique entre les mains des lunatiques. Mais Truvada serait une bonne nouvelle pour les USA qui traitent leurs malades avec un budget colossal, ou les sidatiques du Maroc qui vivent avec des moyens précaires, surtout quand ils sont loin des villes où l'accès aux soins ne donne pas l'urticaire. L'Agence américaine des médicaments (FDA) vient d'approuver la mise sur le marché de l'antirétroviral Truvada, premier traitement de prévention contre le Sida destiné aux personnes à risque qui devrait contribuer, selon les autorités, à réduire les nouvelles infections. Ce feu vert intervenait juste avant la Conférence internationale sur le Sida (Washington, du 22 au 27 juillet) et dont le thème est « Renverser la tendance de la pandémie pour y mettre fin ». Mais on est loin de cette bonne nouvelle à prendre avec modération, dit le journal de Casablanca qui ne sait pas comment ça se passe ici de Mohammedia à Sidi El Bernoussi. stop. Le restaurant Maison-Blanche reste ouvert pendant le Ramadan, annonce le placard publicitaire. Fallait-il ajouter « aux non musulmans » ? Parce que l'étranger qui débarque au Maroc croit que ce lounge est ouvert à tous. On dira que c'est une évidence. Mais une petite précision n'aurait fait de mal à personne. Les restaurants à Rabat, « La Mamma », le « Grand Comptoir » ainsi que « Les Sables d'Or », restent ouverts pendant le carême, mais ils ne le crient pas sur les toits. Ça reste discret et ça concerne une communauté qui sait qui ouvre et qui ferme jusqu'à la fin du carême. stop. Le dernier des Ghiwane Omar Sayid, qui n'a pas encore joué avec Syd Barrett des Pink Floyd, raconte que ses acteurs préférés sont Peter O'tool, Marlon Brando et autres stars américaines sans jamais citer Al Habachi, Tounsi, Al Jem ou Al Joundi. Pas étonnant pour ce rescapé qui a fait l'accolade à Martin Scorsese et qui ne se voit pas encore à Los Angeles... stop. Tendance. De plus en plus, des Européens ou autres étrangers bien rangés envoient des messages à leurs amis ou collègues marocains à la veille ou dans les premiers jours du mois sacré. Ça donne «Ramadan Karim», signé Olivier, ou encore «Bon Ramadan», signé Agathe... stop. Foot tal mout. Le Barça a écrasé la Siera 8 à zéro. On dira : c'est le Ramadan. Mais ça s'est passé à 22 h au Grand Stade de Tanger. Justement, la nuit c'est aussi le Ramadan qui peut donner mal aux dents. En plus, la harira qui rira bien rira le dernier, ça alourdit le corps et l'esprit... hhh... stop. Mouâd Belghawat, le rappeur, a été condamné par la Cour d'Appel de Casablanca à 1 an de prison. Comme s'il ne savait pas que l'on se retrouve au courbisse quand on s'attaque aux boulisses. stop. TV5 Europe porte mal son enseigne puisqu'elle ne couvre pas les JO qui se passent à Londres, le poumon droit du vieux continent. Pour la première fois, beaucoup ont raté l'inauguration à l'heure où des sportifs roupillaient... quant aux dessins de Google, ils sont quelconques. Pour la piscine en bleu, il fallait du David Kockney au lieu de plan qui n'aurait même pas plu à Laurent Blanc. stop.