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Télégramme
Publié dans L'opinion le 12 - 08 - 2011

Pour la petite histoire, l'emplacement de la Trésorerie Générale du Royaume du Maroc – dont on a gardé la façade pour ne pas choquer les âmes sensibles – sera réservé pour la construction d'un hôtel pour les députés comme s'il n'y avait pas de fondouk dans le quartier pour ces gentils messieurs, dont aucun n'a osé parler d'atteinte au patrimoine national.
A Rabat, la liste des démolitions se prolonge parce qu'il n'y a ni association genre Casa-mémoire ni association Casa-déboire. On est effaré par le manque de réaction dans une ville qui suscite la stupéfaction quand on voit ce qui arrive, qui provoque la dérive d'un patrimoine qu'il faudrait confier à des gens sûrs. Ce qui est bouleversant, c'est qu'on détruit tout l'intérieur sans retenue, alors que le nouvel hôtel aurait pu préserver les détails décoratifs enfouis sous les décombres. On peut constater les dégâts monstrueux en passant derrière la TG frappée de plein fouet par la cupidité de la spéculation immobilière. stop.
Qui a pensé un jour que l'intérieur de la Trésorerie Générale sur cette Avenue Mohammed V sera en ébullition qui n'est pas révolution mais évolution, a dit le boss de l'UE de Rabat qui n'a pas la langue dans la poche ?
Ceux qui se souviennent du plafond magistral, des mosaïques qui ne reflétaient ni un esprit laïc ni un décor basique, ont failli pleurer – les puristes du moins – en apprenant la nouvelle qui n'a fait réagir aucun architecte ni un quelconque défenseur des valeurs pour qui le militantisme urbain est un leurre.
L'immeuble Lincoln défendu par des chroniques un peu connues, paraît comme dérisoire à côté de la TG qui indiffère les bourgeois bc bg qui n'osent pas critiquer les décisions du Makhzen même quand il ne s'agit pas de lui directement.
La Trésorerie Générale était tellement un chef d'œuvre que des curieux et des étudiants en Beaux-Arts, venaient faire un tour dans le hall pour admirer les guichets, les carreaux stylisés et les bureaux en bois rare. Sans oublier le plafond aussi. Précieux que celui de Bank Al Maghib, intouchable jusque là après le départ des troupes à Hay Riad.
Enfin, quand on a signalé la démolition désastreuse à un haut responsable de l'Intérieur, ce dernier a répondu : « Pas d'inquiétude, on gardera la façade ». On le savait. Bien des choses sont gardées ici pour la façade… stop.
Depuis qu'on reparle de la corniche de la boniche qui n'a jamais pris de départ malgré le miroir aux alouettes tendu par Emaâr – aib ou âar -, la défection qui a déçu les riverains – des propriétaires qui ont la vue sur mer, commencent à placer des écriteaux « A vendre ». C'est le cas en face de la joutiya de la « Pécala » qui n'en a plus pour longtemps – on rase tout et on éloigne tout et après on verra.
Résultat des courses : des appartements dans des immeubles flambant neufs où les prix flambent comme ce n'est pas permis, se vendent à 80 et cent millions de centimes, en face de la Rmila de Bâ Houman. Presque aussi cher que sur la Côte d'Azur quand l'investissement en valait la peine. Qui vivra verra et enverra ses rêves aux dépotoirs qui se forment ici et là sur cette route « Al moute », dont on veut faire une Riviéra que chantait Georgette Plana qui planait sur Riquita jolie fleur de Java. stop.
En rapportant la rencontre sur l'enquête bâclée sur la jeunesse marocaine, Selma T. Bennani titre « Une jeunesse toujours aussi schizo ». Comme si nos jeunes étaient des pensionnaires de Sidi Ben Acher. Une jeunesse qui veut rompre le jeûne sur la place publique pour prouver qu'elle le fait ce Ramadan qui offre des dons – voir sur Facebook, nous dit l'émission Ramadan en live - ne peut être que schizophrène en ville, sur la montagne et sur les plaines. Une jeunesse qui n'a choisi le slogan Mamfakinch que pour savourer sellou et kiches. C'est vrai que les maladies psychosomatiques nous font tolérer la présence des fous autour de nous – jetez un regard autour de vous - mais de là à parler d'une jeunesse marocaine toujours aussi schizo, voilà un raisonnement tiré par les cheveux qui va plaire à certains bureaucrates qui disent que nous vivons dans un monde de cinglés. Histoire de faire taire ceux qui ne causent pas pour plaire. stop.
Ceux qui ne sont pas en âge de jeûner, vont perdre tout un mois d'août où il fait beau loin du lavabo. Tout un mois d'août de gâché, alors qu'ils pourraient gambader dans les forêts de l'Atlas ou sur les bords des plages.
Ailleurs, sous des cieux moins cléments que les nôtres, on propose aux enfants des jolies colonies de vacances… de révision, comme l'a rapporté Boris Massaini dans « Le Monde », il y a quelques jours.
Révisions vacances n'est pas le seul sur ce marché des cours de vacances. Créé en 1987, Vacances éducatives se présente comme le pionnier. A chaque congé scolaire, il propose des colonies thématiques : « équitation et révisions », « tennis et révisions », « surf et révisions », ou encore, l'hiver « snow-board et révisions ».
Des gosses vont se contenter ce mois d'août d'une année exceptionnelle à jouer dans les mini-foot qui sont installés un peu partout sur les parkings. A Salé où Abderrahmane Krombi et Youssef Benzahra font la guerre ouverte aux aménageurs déménageurs qui leur ont volé leur oued, une opération cynique qui laisse raide. stop.
Potins sur le rotin. Nadia, l'Espagnole de la Casa d'Espagne, née à l'Océan, fait le carême une fois sur deux, pendant que sa maman, Isabelle la catholique, bronze sur la Costa Del Sol - et non la Puerta Del Sol - jusqu'à la veille de l'Aïd qu'elle fêtera avec les habitués de la Casa qui sert une paella généreuse qui rappelle à Boulaïch, ex-Hilton et ex-Tour Hassan, qui aime toujours raconter des histoires rigolotes en attendant d'apprendre à chanter Rigoletto de Giuseppe Verdi… stop.
Fatima Alaoui, qui a fait de son combat écologique un principe immuable, distribue de la harira – qui rira bien rira le dernier – à l'entrée de son atelier de travail dans l'immeuble Prost près de la gare de l'ONCF qui a lancé un pub TGV sur un air rock sans parole comme si on manquait de parolier. Fatima Alaoui, la même qui a tenu tête à Basri – avant qu'il ne s'exile à Paris – qui ne voulait pas d'un parti vert à la Brice Lalonde qui, d'ailleurs, n'a pas fait long feu dans une forêt menacée par les incendies. Enfin, la Chrifa Alaouiya qui passe d'une causerie religieuse à une conférence sur les énergies renouvelables, qui fait l'admiration du Dr Paquet et sa femme, une femme admirable du vieux Rabat, est une copine de Hilary Clinton dont elle parle avec affection. stop.
L'artiste-peintre Mohamed Kharbouch qui n'est pas un personnage de bande dessinée, mécène et collectionneur de peinture qui ne se contente pas d'offrir des tartines de confiture à ses amis peintres, se prépare pour le Congrès des peintres marocains. Des noms circulent déjà et non des moindres. Kharbouch compte sur le bouche à oreille avant de prendre le taureau par les cornes. Retranché dans sa galerie de la rue du Dr Jebli, dont le terrain vague est toujours dans le vogue, Si Mohamed El Fenane est entouré de tableaux, de bibelots et d'œuvres d'art dont il a le secret. A suivre. stop.
On lit un peu partout des sujets sur la commune, Octobre Rouge, Tien An Mène, Mai 68, etc. etc.… La terre tourne dans tous les sens. Accrochons-nous… stop.
Hexagone. Luc Ferry, l'ex-ministre de l'Education au système vieillot qui se croit du temps du Crapouillot qui ne défendait que la classe réac. qui a atteint des sommets avec le pré-bac, l'homme de Marrakech qui a secoué les médias avec un sujet qui ne donne pas de chlorophyle, vient d'annoncer qu'il prend sa retraite. Après des absences répétées… ça fait sourire. Heureusement qu'il ne joue pas les prolongations comme ces grabataires de France Inter, des retraités endettés qui nous agacent avec leurs chroniques rabâchées où ils ressortent les mêmes salades depuis la gloire de Alan Ladd. Quand un sexagénaire se répète, il faut lui donner une chance pour qu'il aille se reposer. Sinon, ça devient indécent, surtout s'il n'a plus rien à dire. stop.
234 voitures de luxe appartenant aux proches de l'ex-président tunisien ont été saisies. Effarant, dit « Le Point ».
Deux cent trente-quatre voitures de luxe appartenant aux proches du président tunisien déchu Ben Ali ont été saisies par une commission d'expropriation, chapeautée par le ministre des Finances Jalloul Ayed, a indiqué, mardi, la presse tunisienne. La plupart de ces voitures ont été placées sous la surveillance de l'armée en attendant leur vente ou leur exploitation, selon la même source. L'une de ces voitures, de marque allemande, carrossée spécialement pour Leila Trabelsi, avait été offerte en cadeau d'anniversaire par son époux, pour un coût estimé à 1,3 million de dinars (environ 700.000 euros), a précisé Tunis-Hebdo. Après avoir recensé les voitures saisies, la cadette du couple, une étudiante, possédait, à elle seule, dix autos de luxe.
Les familles Ben Ali, Trabelsi et alliées étaient férues de luxe tapageur et rivalisaient entre elles dans la possession du dernier modèle de voiture.
Mais pourquoi on n'ouvre pas un musée de l'auto pour que le peuple voit ce qui a appartenu au dictateur et à sa famille. En URSS, on n'a pas vendu le patrimoine des Tsars. De la commode Louis XVI à la théière qui servait au thé de la Grande Catherine qui n'était plus fortunée que la pauvre Mazarine. stop.


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