Généralement, à la veille du Ramadan qui donne de moins en moins mal aux dents, depuis que les gens ont appris à ne plus avaler n'importe quoi, depuis que le carême est accueilli avec sérénité comme si on entrait dans un centre médical pour se refaire une santé, en surveillant son alimentation, on nous annonçait dans les journaux et à la télé que tout est fin prêt et qu'il n'y aura pas de pénurie. Mais, cette fois, on nous dit, contrairement aux autres années, que les produits consommés durant les 30 jours, qui font marcher les cuisines et les fours, ne connaîtront pas de hausse. A la bonne heure. Côté tomate qui fait jaser même les automates, les prix qui, généralement, flambent, vont baisser, dit le ministère de l'Agriculture qui s'y connaît en conjoncture, surtout quand il n'a pas assez plu. L'approvisionnement du marché sera assuré essentiellement par la tomate de saison (plein champ) et la tomate oblongue (agro-industrielle). La demande sur ce produit pendant le mois de Ramadan se situe à environ 80.000 tonnes et sera satisfaite grâce à une offre dépassant les 220.000 tonnes pendant les mois de juillet-août. Dattes, lait qui sera importé en juillet à cause du recul de l'UHT par rapport à 2011, viande en abondance, lentilles et pois-chiche – salut Boufertouna – rien ne manquera à l'appel. stop. Rabat, patrimoine mondial. La capitale, classée par l'UNESCO, mérite amplement de figurer sur la liste des villes qui comptent. Ce choix n'est pas le fruit du hasard. Le wali y a cru dès le début, en militant fermement pour ce classement, avec tous ceux qui l'ont suivi dans son raisonnement qui a vu juste. C'est une aubaine pour les habitants des deux rives, les deux font la paire, qui souhaitent qu'on les regarde autrement. La ville des Almohades, des Mérinides, des Andalous et des Alaouiyine, entres autres racines, avait tous les atouts pour être classée par la commission qui s'est réunie lundi à Rabat après plusieurs étapes. Maintenant, cette distinction ne signifie pas que la ville de Piro, le musicien, Kamal Zebdi, le poète, et Fardi Ben Mbarek, l'homme de théâtre, pour ne parler que de quelques têtes d'affiche, peut dormir sur ses lauriers. La ville-jardin qui prend soin de ses plantes, dont l'ouverture du Jardin d'Essais est tout le temps reportée, et dont les arbres de l'avenue de la Victoire doivent être élagués, doit constamment garder à l'idée qu'elle a rejoint les grandes cités du monde comme Napoli, célèbre pour ses monuments mais aussi pour ses grèves des éboueurs, qui ne font plus parler d'eux. Là aussi, qu'on suive l'exemple. stop. Alors qu'on croyait que la condition des personnes en situation d'handicap (PSH) n'était pas préoccupante à force de les voir souriant dans les manifestations sportives, le dernier rapport réalisé par le Conseil Economique et Social (CES) n'est guère rassurant. Au regard des chiffres rappelés par le président de l'Amicale Marocaine des Handicapés (AMH) et membre du CES Mohammed Khadiri, les personnes en situation d'handicap ne bénéficient pas encore des droits qui sont pourtant les leurs dans les textes, dont la Constitution. Discrimination généralisée. « Deux enfants en situation d'handicap sur trois ne vont pas à l'école au Maroc », rappelle Khadiri. Une école qui ne fournit pas l'effort d'assurer la scolarisation de ces enfants. Programmes inadaptés, insuffisance du nombre de classes d'inclusion scolaire (CLIS) et absence de contrôle et d'inspection écartent tous ces enfants de la voie éducative, pourtant essentielle à leur développement. Les établissements ordinaires leur restent pourtant inaccessibles, et aucune sanction n'est appliquée à l'encontre des établissements, publics ou privés, refusant l'inscription de PSH. stop. Dar Assafaâ, organisme de crédit, porte mal son nom. En cas de retard de paiement, le « zoghbi » ou la « zoghbiya » voit son dossier transmis à un organisme de recouvrement. Qui harcèle le mauvais payeur aux heures les plus invraisemblables. Il faut dire aussi que les impayés sont en hausse comme la température de juillet. D'après les chiffres de Bank Al-Maghrib, les créances en souffrance ont atteint 34,5 milliards de dh à fin avril 2012, en hausse de 3,5% par rapport à décembre 2011 ou encore de 9,4% par rapport à la même période de cette même année. Elles constituent aujourd'hui 5,1% des crédits à l'économie au lieu de 4,85% en décembre. stop. Si Sidi Ali, l'eau vedette, a consacré près de 9 millions de dirhams pour produire une bouteille végétale; combien a-t-il prévu pour faire connaître au grand public «l'éco-friendly », label destiné aux produits respectueux de l'environnement ? Première marque d'eau minérale marocaine à lancer la bouteille végétale, Sidi Ali se positionne comme une marque pionnière de l'éco-conception sur son marché et s'inscrit parfaitement dans une démarche écologique globale du groupe Les Eaux Minérales d'Oulmès. Ce dernier est une entreprise qui a opté pour une croissance durable et responsable : préservation des ressources naturelles, protection des sources, certification ISO 9001 version 2008, certification ISO 22 000 version 2005, préparation de la certification ISO 14 001... Rappelons que Les Eaux Minérales d'Oulmès, qui distribue Sidi Ali en bouteille « végétale », est un groupe dirigé par la patronne des patrons. Depuis sa nomination à la tête de la CGEM, elle n'a pas le temps de chanter « De chrysanthème en chrysanthème »... stop. Casablanca aura son grand théâtre en 2016. Un bijou géant qui reliera la ville de Sidi Beliout à l'opéra de Melbourne en Australie, tant que l'architecture est de taille comme le théâtre sur le Bouregreg qui n'aura du succès que lorsque la nouvelle génération arrivera et qui n'aura rien à foutre des histoires de « aâwa », « terra bgar » et autres vieilles vieilleries de l'oued. Pas de théâtre à Casablanca avant 2016 ? Mais comment se fait-il que la ville de la conférence d'Anfa n'avait pas un théâtre digne de ce nom capable d'accueillir des milliers de Bidaouis, du temps de Rabiî à Midaoui en passant par Ouazzani et Benhachem ? Le théâtre municipal qui avait pignon sur rue pendant des années était juste bon à présenter riquiqui, un humoriste, un vaudeville à deux sous ou un opéra à trois jours. Alors qu'il fallait construire un grand théâtre juste après l'indépendance comme on l'a fait avec le TNMV, toujours reçu 5 x 5 par le public de la capitale. stop. Avant l'entrée de Danone dans Centrale Laitière, nous avons soulevé par hasard l'histoire de l'emballage libellé dans une seule langue : l'arabe, la langue du pays – nos lecteurs ont bonne mémoire - en ajoutant que des milliers de consommateurs n'achètent pas ce produit de bon goût parce qu'il n' y a aucune explication en français sur son contenu. Et que, par conséquent, la Centrale perdait des clients éventuels au Maroc. La suite des événements a fait entrer en scène Frank Riboud, PDG du groupe Danone, qui a offert une image en or à Zidane. Un paragraphe de l'entretien accordé à Moulay Ahmed Belghiti de « L'Economiste » : «Notre démarche en faveur de l'amont laitier s'inscrit donc parfaitement dans la logique du plan Maroc Vert initié par le Royaume. Je précise, par ailleurs, que Centrale Laitière a créé la plus grande ferme laitière du continent, dans la région du Gharb, qui compte près de 4.000 vaches. Elle a aussi lancé un programme « Fermes Laitières Imtiyaz»». Pour Frank Riboud, le mot « Imtiyaz » est facile à prononcer... stop. Hilton revient au Maroc alors qu'il n'aurait pas dû partir à un moment où le Maroc était prêt pour repartir sur des bases nouvelles dans le tourisme qui renaît à chaque fois de ses cendres après l'annonce de scénarios catastrophe, dès que ça explose quelque part. Hilton Rabat, c'est toute une histoire, depuis le 1er Sommet islamique de 1969 où Hassan II a suivi au moindre détail le déroulement des séances, en captant la température de la ville, jusqu'aux conférences internationales dont les répercussions furent bénéfiques pour la capitale. Hilton revient cette fois à Tanger où il aura une position différente de celle du Souissi où des chauffeurs de taxi disent encore « Hilton » pour parler du Sofitel Jardins des Roses. stop. Skhirate. L'Amphitrite qui évoque les îles lointaines avec sa piscine et ses palmiers longilignes a retrouvé la paix sociale depuis l'arrivée de Abel Damergi, plein d'énergie en cette période effervescente où tout le Maroc se déplace en attendant de prendre place dans le train-train ramadanien. Constellation Hospitality Group, dirigé avec brio par Richard Abou Jaoude, a confiance en le Maroc – avec l'Amphitrite de Mohammadia qui rebondit sous la houlette de Giovani Oleï – qui le lui rend bien. Avec Massimo Calcagne aux fourneaux de Skhirate, un chef de cuisine qui a roulé sa bosse dans le monde entier, un Tarik Jabri aux ressources humaines, Jamal Dany le Libanais, et autre Benyessef, manager collé à son portable... l'équipe n'a pas droit à l'erreur. stop. Potins sur le rotin. Les grands-pères sont de plus en plus jeunes. Ils sont de la génération de Mohamed El Hayani, Pink Floyd ou Frank Alama comme chrif Abdelkrim, ancien océanique comme le ministre de la Santé, qui n'a pas encore fait un saut au dispensaire d'Al Mohit pour voir comment ça marche. Comme chrif Abdelkrim qu'on n'appelle plus « Sridina », qui vient d'être le grand père de Hiba, un prénom qui revient à la mode, qui rappelle Lalla Hiba Cherkaoui, une figure de proue de Sania-Gharbiya, comme Abdeljalil Lahjomri dont on attend un nouveau livre, lui qui a une si belle et percutante plume. stop. La cuisine marocaine, comme la cuisine internationale, attire le corps diplomatique et les gastronomes en général qui se retrouvent dans un décor revu et corrigé. On peut aussi déguster de bons plats dans le jardin. Encore une sortie avant le Ramadan. Rabat palpite aux sons de la « chaâbana » avec ou sans « laâbana ». stop. A la Casa d'Espagne, Isabelle la Catholique de Rabat a fêté la victoire du onze espagnol dans la liesse sur un air de flamenco avec un chanteur olé olé qui a ravi le public qui a chanté : qué viva Espagna... stop.