À l'heure où les équilibres régionaux se redessinent avec une vigueur inédite, la question du Sahara revient au centre du débat algérien, non plus comme un simple contentieux périphérique mais comme une pierre d'achoppement majeure de sa politique étrangère. Dans une déclaration incisive diffusée ce mercredi sur les réseaux sociaux, l'analyste Akram Kharief, réputé proche des cercles officiels du régime actuel, appelle à un aggiornamento stratégique, estimant que la position actuelle de l'Algérie, figée dans les schémas idéologiques des années 1970, a perdu toute efficacité diplomatique. «Il faut se poser les vraies questions», écrit-il sans ambages, avant de dénoncer une posture d'Alger «totalement caduque» qui, selon lui, ne sert plus ni les intérêts du pays, ni ceux des parties concernées. Face à l'inanité du statu quo, il exhorte les décideurs algériens à renouer avec une pensée audacieuse, affranchie des dogmes du passé. Il a partagé, pour soutenir son argumentaire, le communiqué de la diplomatie américaine qui entérine le soutien de Washington à la souveraineté marocaine sur le Sahara. Akram Kharief plaide pour un débat de fond, loin des automatismes doctrinaux et des postures éculées, afin d'ouvrir la voie à des solutions «efficaces», capables de mettre un terme à une tension qu'il qualifie de «contre-productive pour tout le monde.» Le conflit du Sahara oppose depuis près d'un demi-siècle le Maroc à l'Algérie et les séparatistes du Polisario. Malgré les appels répétés des Nations unies (ONU) à une solution «politique, juste et durable», les négociations peinent à sortir de l'ornière, alors que les victoires diplomatiques de Rabat relatives à ce sujet se succèdent.