Les compagnies aériennes Air France et Corsair ont modifié leurs plans de vol vers plusieurs pays Africains, écartant désormais l'espace aérien algérien. Cette décision, qui s'est appliquée sans annonce officielle ni préavis, a été confirmée par l'observation des itinéraires de vol via des plateformes de suivi aérien comme Flightradar24, le service en ligne Suédois, et Flightaware qui permettent de visualiser en temps réel les trajectoires des avions commerciaux dans le monde entier. Selon les données consultées, les vols en direction de l'Afrique passent désormais par l'espace aérien marocain. Il s'agit par exemple des vols Air France AF706 en provenance de Paris (CDG) et à destination d'Abidjan (ABJ). Le 7 avril 2025, le vol AF706 d'Air France empruntait encore l'espace aérien algérien. Mais dès le lendemain (8 avril), son itinéraire a été modifié : l'Airbus A350-900 a survolé le Maroc, marquant un changement de trajectoire. Ce revirement coïncide avec deux événements diplomatiques majeurs survenus le 6 avril. Ce jour-là, Le Mali et ses alliés du Niger et du Burkina ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, qu'ils ont accusée d'avoir abattu fin mars un drone de l'armée de Bamako au nord du territoire malien, près de la frontière algérienne. Une tension qui a, sans doute, éveillé des inquiétudes chez les autorités de l'aviation civile française, voire au sein de toute la région. Une concordance loin d'être anodine : le changement d'itinéraire coïncide également avec la déclaration du chef de la diplomatie francais, Jean-Noël Barrot, en visite à Alger ce même dimanche. Il y annonçait "une nouvelle phase" dans les relations entre la France et l'Algérie, après huit mois de crise diplomatique qui avaient sérieusement tendu les liens entre Paris et Alger. Cependant, Il semble que Paris ait anticipé que cette accalmie diplomatique ne serait que temporaire. Il y a quelques jours, l'Algérie a expulsé 12 diplomates français, en réponse à l'arrestation en France d'un agent consulaire algérien impliqué dans une affaire de kidnapping. La France a réagi en expulsant à son tour 12 diplomates algériens, ravivant ainsi les tensions entre les deux pays . À l'instar d'Air France, l'historique de Flightaware montre que la compagnie Corsair a également modifié la route de son vol CRL984 entre le 07 et le 08 avril, et évite désormais l'espace aérien algérien en optant pour un passage via le Maroc. Et la liste s'allonge, vers Lagos, Conakry et bien d'autres, les vols revoient leur trajectoire en évitant l'espace aérien algérien. Ces changements de route soulève des questions quant au climat de confiance et de stabilité dans la région, alors que les tensions diplomatiques et politiques entre Alger et plusieurs capitales voisines persistent. La situation traduit une forme d'isolement croissant pour l'Algérie, dont la posture régionale est souvent critiquée pour alimenter des divisions, entretenir un discours de rupture et diffuser des tensions idéologiques au-delà de ses frontières. Une dynamique que d'aucuns considèrent préoccupante pour la stabilité maghrébine et sahélo-saharienne.