Après plusieurs mois d'atermoiements institutionnels, la Chambre des représentants a procédé, mercredi 23 avril, à la réactivation de la commission thématique chargée de l'évaluation du Plan Maroc Vert (PMV), l'un des chantiers agricoles les plus structurants et les plus polémiques des deux dernières décennies. Cette réunion, présidée par Rachid Talbi Alami, président de la première chambre, a permis de lever les derniers obstacles ayant entravé la reconstitution de cette instance parlementaire. Le groupe de l'Unité et de l'égalitarisme (UE), à l'origine de la requête ayant conduit à la mise en place de la commission, a conservé la présidence de celle-ci. La conduite des travaux a été confiée au député Abderrazzak Ahlouch en remplacement de Noureddine Mediane, déchu de son mandat législatif par décision de la Cour constitutionnelle à la suite de l'annulation du scrutin partiel dans la circonscription de Al Hoceïma. Ce dernier avait retrouvé son siège à l'occasion des élections complémentaires avant d'être déchargé de ses fonctions à la tête du groupe istiqlalien. La commission, dont la composition demeure globalement inchangée, avait été suspendue dans l'attente de l'issue des consultations internes relatives à la succession à sa tête. Plusieurs candidatures successives furent écartées, dont l'une pour cause de conflit d'intérêts. Ce long interrègne procédural avait plongé l'organe dans une forme d'inertie. La vice-présidence a été confiée à Rachid Hammouni, président du Groupe du progrès et du socialisme (PPS). Le secrétariat de la commission a été attribué à Abdessamed Haiker député du groupe du Parti justice et le développement (PJD). Son adjoint, en qualité de vice-rapporteur, sera Abderrahim Bouazza (GPA), représentant du groupe du Parti authenticité et modernité (PAM) La liste des membres a été entérinée : Houssain Ben Taieb, Yasmine Lamrhaouar et Yassine Oukacha (tous trois issus du groupe RNI; Ismaïl Benbey, Abdelfattah El Aouni (GPA), Cherkaoui Znaydi (USFP); Mohamed Hiachmi et Chaoui Belassal (UC). Une réunion inaugurale sera consacrée à l'adoption d'un programme de travail, au recensement des documents législatifs encadrant le PMV et à la convocation des institutions concernées. La méthodologie retenue reposera sur l'analyse des textes fondateurs, l'identification des organismes d'exécution, la ventilation des ressources mobilisées — tant humaines que budgétaires — et l'évaluation, à l'aune des engagements initiaux, des objectifs atteints ou non. Cette structure ne relève pas d'un comité ordinaire mais d'un mécanisme de contrôle parlementaire inscrit dans l'article 101 du Règlement intérieur, chargé de l'évaluation des politiques publiques (EPP). À ce titre, sa durée de fonctionnement n'est soumise à aucun terme impératif, contrairement aux missions temporaires ou commissions d'enquête.