En grève depuis deux mois en raison de salaires impayés, les enseignants du Polisario dans les camps de Tindouf protestent dans l'indifférence totale des médias affiliés au mouvement. Seules quelques voix critiques, en désaccord avec la ligne politique actuelle du Front, tels que Said Zarwal, ont relayé leurs protestations. Installé en Suède, ce Sahraoui a dénoncé les dépenses engagées pour le congrès de l'«union des travailleurs sahraouis», qui a débuté ce vendredi 18 avril avec la participation de délégations étrangères venues d'Afrique, d'Europe et d'Amérique du Sud. Pendant ce temps, le Polisario reste sourd aux revendications des enseignants, qui sont pourtant aussi membres de cette organisation professionnelle. La crise dure depuis deux mois. Fin mars, le Front n'a pas pu payer les salaires des fonctionnaires de ce secteur. Khatri Adouh, alors «ministre» en charge, avait présenté ses excuses dans une lettre, invoquant des «éléments fondamentaux» empêchant le Polisario de respecter ses engagements envers les enseignants. Une semaine après cette lettre, Brahim Ghali l'a démis de ses fonctions et l'a également écarté du bureau permanent du secrétariat général du Front. Abdelkader Taleb Omar, représentant du Polisario à Alger, a été nommé pour le remplacer à ces postes.