Deux conventions stratégiques pour renforcer la résilience hydrique du secteur agricole ont été signées à Meknès, ce mardi 22 avril, en marge du Salon Internationale de l'Agriculture de Meknès (SIAM) 2025. Une conférence internationale de haut niveau, réunissant une trentaine de délégations ministérielles, a servi de cadre à cet engagement fort en faveur d'une gestion durable de l'eau. Les deux conventions ont été paraphées par le ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Ahmed El Bouari, et le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka. La première porte le projet de contrat de gestion participative de la nappe phréatique de Fès-Meknès. Ce projet vise la mise en place d'un programme d'action concerté réunissant l'ensemble des parties prenantes, avec pour objectif d'assurer la durabilité environnementale et économique de la nappe phréatique de la plaine de Fès-Meknès à travers une gestion intégrée et durable des ressources en eau. Ce dispositif vise à assurer un équilibre entre la préservation de l'écosystème et la satisfaction des besoins sociaux et économiques liés aux activités agricoles, industrielles et urbaines de la région. La seconde convention, quant à elle, concerne les domaines de l'agriculture, de la météorologie et du climat. Elle établit un cadre de coopération et de coordination entre les deux ministères à travers l'échange de données, d'informations et d'expertises, le développement de services climatiques dédiés au secteur agricole, ainsi que le renforcement des capacités des acteurs du domaine. Ces signatures ont marqué l'ouverture officielle de la Conférence, présidée par le ministre Ahmed El Bouari, et rehaussée par la participation de plusieurs personnalités de haut rang, parmi lesquelles Benjamin Haddad, ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères de la République Française, Francesco Lollobrigida, ministre italien de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et des Forêts, ainsi que Loïc Fauchon, président du Conseil Mondial de l'Eau. Cette conférence internationale s'est affirmée comme une plateforme de dialogue stratégique sur les enjeux croissants de l'eau agricole dans un contexte mondial marqué par l'accélération du changement climatique. Deux panels thématiques ont structuré les débats. Le premier consacré à l'alliance Eau-Agriculture comme levier d'adaptation au changement climatique, le second centré sur les stratégies intégrées et les innovations pour une gestion efficiente de l'eau. Le ministre El Bouari a rappelé, dans son allocution, que cette initiative s'inscrit pleinement dans la continuité de la stratégie « Génération Green 2020-2030 » et du « Programme National d'Approvisionnement en Eau Potable et d'Irrigation 2020-2027 ». Il a également souligné l'importance du discours royal du 29 juillet 2024, dans lequel le Roi Mohammed VI a insisté sur la nécessité d'une réflexion innovante afin de garantir l'accès universel à l'eau potable et d'atteindre, à terme, une couverture de 80 % des besoins d'irrigation du pays, en toutes circonstances. Les discussions ont mis en lumière des expériences réussies en matière de gestion intégrée des ressources, d'innovations techniques et de mécanismes de financement adaptés. Les participants ont exprimé leur volonté de renforcer les synergies et de construire des réponses communes, plus résilientes, aux défis hydriques. Par la richesse de ses échanges et les engagements pris, la Conférence de Meknès aura contribué à poser les bases d'une nouvelle gouvernance de l'eau agricole au service de la souveraineté alimentaire, de la durabilité des territoires ruraux et de la résilience face au dérèglement climatique.