Le Front Polisario espère que la vague de critiques suscitées par le soutien réitéré, jeudi 17 avril, du ministre espagnol des Affaires étrangères au plan d'autonomie marocain pour le Sahara occidental, entraînera la chute du gouvernement de coalition de gauche, en place depuis le 16 novembre 2023. Abdellah Arabi, représentant du Front en Espagne, a exprimé son souhait que les positions exprimées par des membres influents du bloc d'extrême gauche Sumar conduisent à un retrait du gouvernement dirigé par Pedro Sanchez. «Si Sumar cherche une raison pour rompre avec le gouvernement, c'est la plus importante qu'ils trouveront», a-t-il déclaré, soulignant les divergences profondes sur cette question entre cette coalition, composée de 16 petites formations, et le PSOE. La semaine dernière, Enrique Santiago, député et secrétaire général du Parti communiste, membre de Sumar, a réaffirmé «le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU». Un message similaire a été exprimé par Toni Valero, député de la Gauche unifiée, une autre composante de Sumar. «L'Espagne ne peut pas être complice du projet de la dictature marocaine d'annexer le Sahara occidental», a-t-il souligné après les entretiens du 17 avril à Madrid entre Nasser Bourita et José Manuel Albares. En Espagne, la politique étrangère relève exclusivement du Premier ministre. Les ministères régaliens, tels que la Défense, la Justice, l'Intérieur et les Affaires étrangères, sont tous dirigés par des socialistes. Pour rappel, l'accord de gouvernement signé le 23 octobre 2023 entre Pedro Sanchez et Yolanda Diaz, alors cheffe de Sumar, a laissé de côté la question du Sahara occidental, au grand dam du Polisario. Mme Diaz avait pourtant promis lors de la campagne législative du 23 juillet 2023 d'annuler la décision de Pedro Sanchez de soutien à l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara. Depuis le 18 mars 2022, la coalition d'extrême gauche a voté toutes les propositions de loi, non contraignantes, dans les deux chambres du Parlement, condamnant le soutien de Pedro Sanchez à la position du Maroc sur le dossier du Sahara, sans toutefois rompre les liens avec le PSOE.