La direction du Polisario traverse actuellement une grave crise financière, incapable de verser les salaires de ses employés. Après la récente mobilisation des policiers, c'est désormais au tour des enseignants d'être privés de leur rémunération. Cette situation a été confirmée par une annonce officielle du «ministère de l'Education», relayée par un média sahraoui basé dans les camps de Tindouf, connu pour ses positions critiques envers le Maroc. Khatri Addouh, ancien chef de la délégation du Polisario lors des deux Tables rondes de Genève, et actuel responsable de ce dossier, a présenté ses «excuses» aux enseignants. Il a mentionné des «éléments fondamentaux» ayant empêché le paiement des salaires, sans toutefois fournir de précisions supplémentaires. Il a toutefois conclu son message en souhaitant un «joyeux Aid El Fitr» aux enseignants et autres agents de son «ministère». Ces difficultés financières s'accompagnent de tensions politiques au sein de la direction du Front. Il y a une dizaine de jours, Addouh a été évincé du bureau permanent du secrétariat général du Front, remplacé par Abdelkader Taleb Omar, représentant du Polisario en Algérie. Cette semaine, des policiers ont organisé un sit-in devant le siège de la «primature» dans le camp de Boujdour, exigeant du Polisario le paiement de leurs salaires.