Les Sahraouis de Tindouf ne lâchent pas prise sur le scandale qui menace, depuis quelques jours, les dirigeants du camp de Rabouni. Cette semaine, après les révélations sur les magouilles du Front Polisario dans le cadre de l'affaire des «2,5 millions d'euros offerts par l'Algérie», le mouvement séparatiste, à travers le «président de [son] parlement», a refusé d'enquêter sur cette affaire qui implique plusieurs de ses «responsables». Mercredi, dans un communiqué, Khatri Addouh a accusé celui qui a révélé ce scandale de «servir l'agenda de l'ennemi», en l'occurrence le Maroc, en «tentant de parasiter le travail parlementaire». Une «sortie médiatique destinée à empêcher la formation d'une commission d'enquête pour déterminer les tenants et les aboutissants de ce scandale», dénonce le média pro-Polisario Futuro Sahara. D'ailleurs, la mission confiée par le Polisario à Khatri Addouh a été couronnée de succès puisqu'«aucun mesure n'a été présentée pour enquêter sur les millions dilapidés, ni sur les détournements touchant le domaine militaire», fustige le média proche de Mohamed Lamine Ould Bouhali, qui reste mobilisé contre ce «gros scandale» et critique une tentative d'étouffer cette affaire. Depuis une semaine, les camps de Tindouf vivent au rythme d'un scandale politique révélé par Eddih Ennoucha concernant le détournement d'environ 2,5 millions d'euros offerts par l'Algérie au Front Polisario. Des manifestations ont même été organisées par les Sahraouis dénonçant la corruption de la direction de Brahim Ghali.