Condamné à la prison à perpétuité en 2010 pour avoir dirigé l'une des organisations terroristes les plus dangereuses, le Belgo-marocain Abdelkader Belliraj avait vu sa peine réduite à 25 ans en 2022. Il fait partie des 33 détenus condamnés pour des affaires liées à l'extrémisme ayant bénéficié d'une grâce royale à l'occasion de l'Aïd Al-Fitr. Belliraj a été libéré du pénitencier de l'Oudaya à Marrakech. Il figure parmi les 33 détenus graciés pour terrorisme et extrémisme, sur un total de 1 533 prisonniers ayant bénéficié de la clémence royale. Le ministère de la Justice a précisé dans son communiqué que ces détenus ont exprimé leur attachement aux «constantes et sacralités de la Nation et aux institutions nationales», rejetant officiellement l'extrémisme et le terrorisme. L'affaire Belliraj avait éclaté en 2008 lorsque Chakib Benmoussa, alors ministre de l'Intérieur, annonçait le démantèlement de ce qui était présenté comme «l'une des plus dangereuses organisations terroristes récemment neutralisées». 35 hommes avaient été arrêtés. Toutefois, la défense et plusieurs ONG de droits humains ont contesté la solidité des accusations, affirmant qu'aucun acte criminel ne leur était reproché depuis au moins 2001. Belliraj et plusieurs coaccusés affirment avoir été détenus au secret et contraints de signer de faux aveux sous la torture. Ces déclarations ont constitué les principales preuves à charge lors de leur procès. En 2009, le tribunal de première instance les avait tous reconnus coupables, verdict confirmé en appel en 2010. Les condamnations allaient de peines de prison avec sursis jusqu'à la perpétuité. Depuis 2012, plusieurs grâces royales ont été accordées aux coaccusés de Belliraj, notamment à des personnalités politiques et à un journaliste. Certains ont été libérés pour raisons de santé ou après avoir purgé leurs peines. Jusqu'à sa récente libération, Belliraj restait l'un des derniers condamnés encore incarcérés.