Selon des sources concordantes, plusieurs bénéficiaires de ces concessions foncières tentent d'exercer des pressions sur l'ABH-DON par l'entremise des instances législatives afin d'obtenir les autorisations requises pour le creusement de puits. Or, les commissions régionales, appuyées par des études techniques, mettent en garde contre une surexploitation des nappes phréatiques, estimant que tout prélèvement supplémentaire compromettrait l'équilibre hydrique de la région. L'attribution de vastes parcelles des terres collectives dans la région de Drâa-Tafilalet suscite des tensions croissantes, certains bénéficiaires influents cherchant à contourner les prérogatives de l'Agence du bassin hydraulique local. L'institution refuse d'accorder les autorisations nécessaires au creusement de puits dans une zone où la ressource en eau demeure sous forte pression. Selon des sources concordantes, plusieurs exploitants ayant obtenu des baux sur ces terrains ont entrepris des démarches auprès des instances législatives afin de contraindre l'agence à infléchir sa position. Celle-ci s'appuie pourtant sur les recommandations des commissions régionales, qui alertent sur la nécessité impérieuse de préserver les nappes phréatiques et d'enrayer toute exploitation excessive, dans un contexte marqué par une raréfaction inquiétante des ressources hydriques. Cette situation suscite d'autant plus de remous que de nombreuses localités souffrent d'un accès limité à l'eau potable, accentuant la crispation au sein des populations concernées. Une députée du Mouvement populaire (MP, opposition) a saisi le ministre de l'équipement et de l'eau par une question écrite, l'interpellant sur les conséquences de ces restrictions administratives sur l'essor des projets d'investissement et sur leur capacité à générer des emplois et à favoriser le développement local. L'Agence du bassin hydraulique de Drâa-Oued Noun campe toutefois sur sa position, réaffirmant que l'examen des demandes se fait au cas par cas et que les investisseurs du secteur agricole se voient octroyer des autorisations dès lors qu'ils s'engagent à respecter un cahier des charges rigoureux. La commune de Tinzouline (sud-ouest) et celle de M'Gouna ont, pour leur part, exhorté le ministère de tutelle à arbitrer ce différend afin de concilier impératifs environnementaux et enjeux économiques. L'enjeu, selon plusieurs sources, dépasse le simple cadre des procédures administratives pour toucher à l'équilibre fragile entre exploitation foncière et sauvegarde des ressources naturelles, un défi auquel se heurte l'ensemble des projets de valorisation des terres collectives au Maroc.