Un texte de loi N° 2.23.1054/ 23 Ramadan 1446/ 24 mars 2025, regissant le fonctionnement des Groupements sanitaires Territoriaux ( GST) viens de paraître au bulletin officiel. Le premier constat frappant dans ce texte est que les Conseil d'Administration de ces GST ne comprennent aucun représentant du secteur libéral médical du Maroc. En sachant que ce secteur participe à presque 50% dans le système de santé au Maroc. Cela soulève plusieurs problématiques, notamment la Formation médicale continue, qui sera en débat, mercredi 16 avril 2025 sur une initiative de la Fondation des Enseignants Médecins Libéraux. La formation médicale continue (FMC) n'est plus un luxe. Elle est, dans le Maroc d'aujourd'hui, une nécessité impérieuse. Pourtant, malgré les discours et les engagements, la FMC reste encore inégalement déployée, peu harmonisée, et souffre d'une fragmentation et d'exclusion de cadres cadres préoccupantes. Dans un pays en pleine réforme de son système de santé, la mise à jour des connaissances et des pratiques médicales ne peut être l'apanage d'une élite ou d'une partie et l'exclusion d'autres. Il faut se référer au dernier texte de loi sur la formation médicale continue qui n'est pas du tout inclusif. Tous les médecins, quel que soit leur statut – libéral, hospitalier, militaire, universitaire, médecin des collectivités territoriales, de la protection civile, ou affecté aux établissements pénitentiaires – doivent bénéficier d'un accès régulier, équitable et pertinent à la formation médicale continue. Or, la réalité est plus complexe. Plusieurs problématiques émergent : 1. Inégalités d'accès à la formation : Les médecins en zones rurales, ceux exerçant dans des structures périphériques ou dans des institutions spécifiques (prisons, communes, casernes) sont souvent oubliés par les circuits classiques de formation. 2. Absence de coordination nationale : De nombreuses initiatives existent, mais elles sont dispersées, souvent sans reconnaissance ni accréditation nationale claire. 3. Manque de moyens dédiés : Ni le temps, ni le budget, ni les outils technologiques ne sont toujours disponibles, surtout pour les praticiens surchargés ou mal équipés. 4. Evolution rapide des sciences médicales : La médecine ne cesse de progresser, mais sans formation continue structurée, le risque est grand de pratiquer une médecine obsolète. 5. Faible valorisation de la FMC : Rares sont les institutions qui conditionnent l'avancement de carrière ou le renouvellement d'autorisation d'exercice à la participation régulière à des activités de FMC. Face à cela, la Fondation des Enseignants Médecins Libéraux propose de mettre en débat, ce 16 avril 2025, les bases d'une stratégie nationale de formation médicale continue, articulée autour de principes forts : Universalité : tout médecin, quel que soit son statut, sa région ou son niveau d'expérience, doit avoir droit à une formation continue régulière et adaptée. Interopérabilité institutionnelle : création d'un comité national de coordination de la FMC, incluant les ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur, de la Défense, de l'Intérieur, la Délégation générale à l'administration pénitentiaire, les Conseils de l'Ordre, les sociétés savantes, les fondations et les syndicats. Digitalisation intelligente : déploiement d'une plateforme nationale de FMC en ligne, gratuite, interactive, accréditée, avec des parcours personnalisés, des modules certifiants, et des formats variés (vidéo, podcast, quiz, cas cliniques). Reconnaissance et incitation : intégration de la FMC dans le système d'évaluation professionnelle, avec des points valorisants dans la carrière, les concours, les nominations,le renouvellement des agréments ou le paiement des impôts. Décentralisation de la formation : organisation de formations mobiles, régionales, itinérantes, en collaboration avec les centres hospitaliers, les universités, les cercles professionnels locaux et les experts de terrain, les représentants du msecteur libéral aussi bien à l'echelle régionale et nationale Ethique et responsabilité : rappeler que se former, ce n'est pas seulement apprendre, c'est aussi respecter le droit du patient à une médecine moderne, humaine et sécurisée. Le débat du 16 avril ne sera pas seulement un échange académique. Il se veut acte fondateur, déclencheur d'une dynamique collective et inclusive pour que, demain, chaque médecin marocain soit mieux formé, mieux accompagné, et donc, mieux armé pour soigner.