La chambre criminelle de première instance près la Cour d'appel de Marrakech a prononcé, vendredi 4 avril, des peines lourdes à l'encontre du président du conseil communal de Guelmim Hassan Talbi, (Rassemblement national des indépendants, RNI) ainsi que dix-huit autres personnes, reconnues coupables de faits de détournement de fonds publics, de faux en écriture publique et de participation à une organisation de malversations financières, en violation des articles 241, 248, 129 et 361 du Code pénal marocain. Le jugement intervient à l'issue d'une instruction rigoureuse et de multiples audiences étalées sur plusieurs mois, dans une affaire qui remonte à la période où la commune était administrée par le défunt Abdelouahab Belfkih. Les peines prononcées vont de deux à cinq années d'emprisonnement, avec pour certains des sursis partiels et sont assorties d'amendes oscillant entre 20 000 et 100 000 dirhams, conformément aux dispositions répressives relatives à la gestion frauduleuse des deniers publics. Au volet civil, la juridiction a condamné l'ensemble des prévenus à verser solidairement des dommages-intérêts atteignant un total de dix millions quatre cent mille dirhams, au profit des parties civiles, conformément aux articles 77 et 78 du dahir des obligations et des contrats (DOC) ainsi qu'à supporter les frais de justice, avec exécution au minimum légal, en application des dispositions de l'article 48 du Code de procédure pénale. Ce verdict incarne la volonté des juridictions marocaines de faire prévaloir la responsabilité pénale et civile des agents publics dans les affaires de gouvernance défaillante et réaffirme le principe de l'inviolabilité des fonds publics dans l'exercice des fonctions électives et administratives, alors que d'autres affaires seront bientôt examinées par les tribunaux.