À l'approche du grand pèlerinage, les autorités saouditenes ont décidé de suspendre temporairement l'octroi des visas pour la Omra, les visites familiales et les déplacements à caractère professionnel à l'endroit des ressortissants de quatorze pays, parmi lesquels le Maroc figure désormais de manière explicite. Cette mesure prendra effet le 13 avril et s'étendra jusqu'à la fin du Hajj, prévue à la mi-juin. Cette décision, rendue publique par le ministère du Hajj et de la Omra (MOHU), procède d'une volonté de mieux encadrer l'afflux de fidèles et de pallier les dérèglements observés lors de l'édition 2024 du pèlerinage. Celle-ci fut marquée par une surpopulation dramatique ayant conduit à la mort de plus de 1 200 personnes, pour la plupart dépourvues d'autorisations officielles et n'ayant accès ni à l'hébergement, ni à l'assistance sanitaire ou logistique prévue pour les fidèles dûment enregistrés. Les pays concernés par cette suspension sont : l'Algérie, le Bangladesh, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Inde, l'Indonésie, l'Irak, la Jordanie, le Maroc, le Nigéria, le Pakistan, le Soudan, la Tunisie et le Yémen. Si certains rapports initiaux se limitaient à treize Etats, le Maroc y figure désormais régulièrement, en vertu de recoupements convergents émanant de sources diplomatiques et administratives. Les autorités saoudiennes déplorent en particulier l'usage détourné de visas à court terme par des individus aspirant à accomplir le Hajj en dehors des circuits autorisés. Ce contournement des quotas officiels nuit, selon Riyad, à l'équilibre du dispositif mis en place et accroît considérablement les risques pour les personnes concernées. Les visas de résidence, les autorisations diplomatiques ainsi que les visas strictement réservés au Hajj dans le cadre des quotas nationaux restent valides. Toutefois, toute tentative de participation non autorisée au pèlerinage est passible de sanctions sévères, pouvant inclure une interdiction d'entrée sur le territoire saoudien pour une durée de cinq ans. Ce resserrement des conditions d'accès ne s'inscrit pas dans une logique de représailles politiques, assurent les autorités saoudiennes, mais procède d'une exigence de rigueur logistique et de responsabilité sanitaire à l'égard des pèlerins venus du monde entier.