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L'Algérie appelle à la reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, preuve que le régime de Tebboune n'a plus rien à proposer
Du côté marocain, le ministre des affaires étrangères, Nasser Bourita, a réitéré à M. de Mistura que la seule issue envisageable demeure le plan d'autonomie proposé par Rabat en 2007, qualifié de "sérieux, crédible et réaliste" par plusieurs chancelleries occidentales. Le gouvernement algérien a réitéré, lundi 7 avril, son appel à la réactivation de négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, estimant que seule cette voie permettrait de garantir au «peuple sahraoui» l'exercice de ce qu'il qualifie de «droit à l'autodétermination.» Lors d'un entretien à Alger avec Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour le Sahara, le ministre algérien des affaires étrangères, Ahmed Attaf, a exposé la position officielle de son pays, fondée, selon lui, sur le respect de la légalité internationale en matière de décolonisation. «[Ce dossier] passe nécessairement par une négociation directe entre les parties concernées, à savoir le Royaume du Maroc et le Front Polisario, sans conditions préalables et dans un esprit de bonne foi », a indiqué le ministère dans un communiqué publié sur ses canaux numériques. Une revendication de neutralité contredite par l'implication structurelle de l'Algérie Bien que se présentant comme simple pays voisin et observateur, l'Algérie est, en réalité, profondément impliquée dans ce différend, tant sur le plan diplomatique que logistique. Elle héberge et soutient activement le Front Polisario à qui elle fournit un appui politique, financier et militaire constant depuis plusieurs décennies. Ce soutien, documenté, confère à Alger le statut de partie prenante directe au dossier, contrairement à l'image de médiateur désintéressé qu'elle entend projeter sur la scène internationale. Un positionnement idéologique figé, perçu comme un frein à la résolution politique La doctrine algérienne, rigide et répétitive, s'enferme dans une rhétorique tiers-mondiste des années 1970, peu en phase avec les évolutions diplomatiques récentes. À l'heure où une majorité de puissances internationales — notamment les Etats-Unis, l'Espagne, l'Allemagne, les Emirats arabes unis ou encore la France — reconnaissent le sérieux et la crédibilité du plan d'autonomie marocain présenté en 2007, Alger continue de brandir l'option référendaire, dont la faisabilité politique et technique est désormais largement contestée. Ce décalage croissant entre les revendications algériennes et les paramètres réels du débat international alimente le soupçon d'un entêtement idéologique plus que d'une volonté constructive de paix, reléguant la diplomatie algérienne au rang de contrepoint doctrinaire et non de moteur de solution. Comme le rappelle une source diplomatique européenne à Rabat, «la position algérienne paraît moins motivée par un souci de justice que par le refus obstiné de voir émerger une hégémonie marocaine au Maghreb.» Cette stratégie, fondée sur le blocage et la rigidité, participe à l'enlisement du processus politique, d'autant plus que l'Algérie refuse toute discussion sur la base du plan d'autonomie marocain, soutenu pourtant par une majorité de membres permanents du Conseil de sécurité. Le paradoxe de la diplomatie algérienne Alors qu'elle déplore une prétendue partialité des soutiens occidentaux au plan marocain, le régime algérien exerce une pression constante sur les instances internationales, mettant en œuvre sa machine diplomatique dans toutes les enceintes possibles tout en refusant de s'asseoir à la table des négociations en tant que partie directe. Cette attitude, jugée incohérente voire obstructionniste, affaiblit sa crédibilité et accentue son isolement auprès des chancelleries influentes. La ligne d'Alger, corsetée dans une lecture formaliste et décontextualisée du droit international, semble ignorer les exigences de réalisme, de stabilité et de compromis qui régissent les grandes négociations contemporaines. Un dialogue régional paralysé par une rivalité bilatérale non assumée La question saharienne est orientée par Alger comme levier de tension permanente au détriment des peuples de la région, otages d'un antagonisme entretenu et d'une mémoire conflictuelle non pacifiée. Dans ce cadre, la reprise des négociations, souhaitée par Staffan de Mistura, ne pourra aboutir tant qu'un dialogue franc et lucide ne sera pas engagé entre les véritables protagonistes du dossier — y compris l'Algérie en tant que telle. Le vrai blocage est dans les impasses mentales de ceux qui prétendent encore que l'intransigeance est synonyme de fermeté diplomatique.