Staffan de Mistura a été officiellement nommé au poste d'envoyé personnel d'Antonio Guterres au Sahara, succédant ainsi à Horst Köhler. La relance du processus des tables rondes est en tête des priorités. Détails. Le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura est officiellement nommé, ce mercredi, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies au Sahara. Sa nomination a été annoncée par l'Agence de presse espagnole EFE. Le diplomate chevronné a été agréé par le Conseil de Sécurité, qui a donné son aval à sa nomination, sur proposition d'Antonio Guterres. Cette nomination a été attendue, puisqu'elle n'a été qu'une question de formalité, après l'aval du Maroc et du Polisario. Ces derniers avaient fini par donner leur accord, après avoir refusé plusieurs candidats proposés par Antonio Guterres, ce qui a condamné le poste d'envoyé spécial à rester vacant pendant une longue durée. Staffan de Mistura succède ainsi à Horst Köhler, qui a démissionné en 2019, pour des raisons de Santé. Il aura la rude mission de relancer le processus politique, sous l'égide des Nations unies, suspendu depuis la fin du processus des tables rondes, que son processeur avait engagé. Le diplomate, qui fut chargé du dossier de la guerre en Syrie, devra aborder la question du Sahara à lumière des récents développements survenus ces dernières années, à savoir la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et l'ouverture de 26 consulats de pays étrangers dans les provinces du Sud. Il est à noter que les tables rondes ont pu réunir l'ensemble des parties concernées par le conflit du Sahara à savoir le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie. Ceci avait donné raison aux revendications du Royaume qui exigeait impérativement la présence d'Alger sur la table de négociations, vu son rôle central dans le conflit artificiel qui dure depuis 1975. Ce rôle a été reconnu par António Guterres, qui a cité l'Algérie, quatorze fois, dans son dernier rapport annuel au Conseil de sécurité. Selon Tajeddine El Housseini, politologue et expert en relations internationales, il est impératif que l'Algérie participe aux tables rondes, d'autant plus qu'elle est la principale partie au conflit, manipulant le Polisario au gré de ses propres intérêts. "La présence de toutes les parties est l'essence même du processus des tables rondes, sans quoi la mission du nouvel Envoyé spécial serait vouée à l'échec", a-t-il souligné. Rappelons que le Maroc considère que le plan d'autonomie proposé en 2007, dont la crédibilité est reconnue par la communauté internationale, comme l'horizon indépassable de toute solution négociée. Le Polisario et l'Algérie demeurent aveuglément attachés à l'organisation du prétendu "référendum d'autodétermination", dont la faisabilité est pratiquement impossible selon les Nations unies.