Dimanche, une marée humaine en soutien à Gaza et contre la normalisation a noirci les rues de la Capitale marocaine en opposition à la poursuite de la guerre. Ce dimanche, Rabat a été le théâtre d'une mobilisation populaire d'une ampleur exceptionnelle. Des milliers de Marocains, venus de toutes les régions du pays, ont convergé dès les premières heures de la matinée vers la capitale pour participer à une grande marche nationale en soutien au peuple palestinien et contre la normalisation des relations avec Israël. Organisée par le Front marocain de soutien à la Palestine et contre la normalisation, cette manifestation s'est déroulée sous le mot d'ordre clair : « Contre les massacres, les déplacements forcés et la normalisation ». Le point de départ était situé près de Bab El Had, où les manifestants ont commencé à se rassembler en masse, arborant keffiehs, pancartes engagées, et brandissant fièrement les drapeaux palestiniens. Le cortège s'est ensuite élancé en direction du Parlement, empruntant l'avenue Mohammed V dans une atmosphère à la fois solennelle et combative. Les slogans scandés tout au long de la marche témoignaient d'un soutien inconditionnel à la cause palestinienne. Parmi les plus repris figuraient : « Le peuple veut la libération de la Palestine », « Salut du Maroc à la Palestine fière », ou encore « Nous disons tous ensemble : Vive la Palestine ». Une émotion palpable régnait dans les rangs, portée par la conviction collective que cette cause dépasse les appartenances politiques et rassemble au nom d'une justice universelle. L'un des aspects les plus marquants de cette mobilisation a été la diversité des participants. La marche a réuni un large éventail de sensibilités politiques, religieuses, syndicales et associatives. On y retrouvait des représentants de la Jamaâ Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance), du Mouvement unicité et réforme (MUR), ainsi que des formations de gauche comme le Parti socialiste unifié (PSU), la Fédération de la gauche démocratique (FGD) ou encore le Parti Annahj démocratique.
Les grandes centrales syndicales n'étaient pas en reste : l'Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) ou encore des membres de la Fédération nationale de l'enseignement ont mobilisé leurs troupes. Le tissu associatif était également fortement représenté, avec notamment la participation de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), d'associations étudiantes comme la Coordination nationale des étudiants en médecine et en pharmacie, ou encore de collectifs de professionnels, dont les avocats. Cette diversité souligne à quel point la cause palestinienne demeure une référence transversale au Maroc, capable de rassembler au-delà des clivages idéologiques. L'unité visible dans les rues de Rabat ce jour-là rappelait celle des grandes mobilisations historiques du pays, où le peuple marocain s'est toujours levé face à l'injustice, que ce soit à l'échelle nationale ou internationale. Les organisateurs de la marche ont salué la participation massive, y voyant un signal fort envoyé au gouvernement marocain et à la communauté internationale. Dans leurs discours, ils ont dénoncé les massacres perpétrés à Gaza, les politiques d'apartheid, les déplacements forcés, ainsi que la poursuite de la normalisation avec Israël malgré les multiples appels populaires à y mettre fin.
Une cause ancrée dans les convictions Pour de nombreux observateurs, cette manifestation confirme que la question palestinienne reste profondément enracinée dans la conscience collective marocaine. Elle n'est pas un simple dossier diplomatique ou géopolitique, mais un véritable symbole de lutte, de solidarité et de dignité. À Rabat, ce 6 avril, la rue a parlé d'une seule voix qui porte un message clair : la Palestine n'est pas seule.