La Fédération des loueurs d'automobile sans chauffeurs au Maroc (Flascam) a livré, à l'issue d'un échange institutionnel tenu au siège de la Direction générale du transport routier à Rabat, une appréciation nuancée mais globalement favorable de la période transitoire ayant suivi l'adoption du nouveau cahier des charges encadrant la profession. Un an après l'entrée en vigueur de ce dispositif réglementaire, la Flascam observe une décélération significative du rythme de création d'agences. Entre avril 2024 et avril 2025, seules 970 nouvelles entités ont été enregistrées, contre 1 616 l'année précédente. Cette décrue, interprétée comme un infléchissement des pratiques anarchiques jadis observées dans le secteur, témoigne, selon la Fédération, de l'effet dissuasif exercé par les nouvelles exigences administratives, notamment à l'égard des pratiques spéculatives entourant la revente des autorisations. La Flascam a, par ailleurs, formellement démenti les rumeurs relayées par certains organes de presse quant à une prétendue élévation du capital minimum à 500 000 dirhams pour toutes les structures. Elle a précisé que cette disposition ne concerne que les personnes physiques, lesquelles ne représentent qu'une infime portion des opérateurs – soit environ 70 agences sur un total national largement dominé par les sociétés de capitaux. Le ministère compétent s'apprêterait, selon la même source, à examiner la situation de cette frange marginale en tenant compte de critères tels que le nombre de véhicules exploités et la nature de l'activité exercée. Autre point de friction abordé lors de cette séance de travail : l'article 13 du cahier des charges, relatif à la régularisation des structures antérieures à la réforme. La Fédération, appuyée en cela par d'autres représentations professionnelles, a exprimé une opposition unanime à l'éventualité d'une application rétroactive des nouvelles prescriptions. Elle a, en outre, sollicité un allongement des délais de mise en conformité, invoquant les réalités économiques et logistiques auxquelles sont confrontés de nombreux acteurs de la filière. Parmi les évolutions notables introduites par le nouveau texte, figure la possibilité pour les succursales d'agences installées dans d'autres villes de faire immatriculer leurs véhicules dans le ressort territorial de ces dernières, à condition que le local figure dans le fonds de commerce et que les prescriptions légales soient rigoureusement respectées. Soucieuse d'accompagner cette réorganisation normative, la Flascam a plaidé pour la tenue de concertations régionales dans les principales agglomérations marocaines, notamment celles appelées à accueillir les compétitions continentales et mondiales prévues dans les prochaines années. Il s'agirait, selon elle, d'une démarche propice à l'assainissement du secteur et à l'élévation du niveau de prestation, en particulier aux abords des aéroports. La Fédération a, enfin, salué la qualité d'écoute manifestée par la Direction générale du transport routier, soulignant que le dialogue institutionnel demeure le socle sur lequel peut s'ériger un secteur ordonné, équitable et apte à répondre aux exigences d'une clientèle de plus en plus avertie.