L'activité a progressé de 25% par rapport à la même période de l'année précédente. Les professionnels demandent la suppression de l'exonération de la TVA dont ils bénéficient pour assainir le marché. L es loueurs de voitures ont signé une prouesse exceptionnelle cet été. L'activité de la saison a crû de 25% par rapport à la même période de 2014, avec un parc loué qui a dépassé les 80 000 véhicules. D'après Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs de voitures sans chauffeur au Maroc (Flascam), «le secteur a réalisé une très belle saison, du jamais vu depuis plus de cinq ans, même si le retour au calme commence déjà à se ressentir en cette rentrée». Pour leur part, plusieurs opérateurs affirment que les durées de location sont de plus en plus longues avec une moyenne de 6 jours au lieu de 4 auparavant et, hormis les petites voitures, les véhicules des segments supérieurs sont également plus demandés. D'autres loueurs affirment qu'ils ont dû décliner de nombreuses demandes en raison de la non-disponibilité de véhicules. Le taux d'utilisation de la flotte a atteint 95%, selon la Flascam. De l'avis de M. Dbilij, deux raisons majeures expliquent cette embellie. Déjà, l'activité a profité d'un très bon mois d'août pour le tourisme en raison d'un Ramadan légèrement décalé que celui de l'été 2014. De plus, le Maroc a grignoté quelques points de parts de marché à ses pays concurrents, notamment la Tunisie et la Turquie, d'où une hausse des arrivées de plus de 2% à fin juillet, selon la Flascam. «Cette évolution, qui peut paraître anodine, génère un trafic important pour les loueurs de voitures», explique le président de la fédération. Les deux tiers des sociétés de location immatriculées sont inactifs Mais si les professionnels ne cachent pas leur satisfaction de ce regain de dynamisme qui intervient après une baisse de 16% en 2014, ils se désolent de l'anarchie qui ronge le secteur. En effet, selon la Flascam, qui recense 6000 opérateurs, pas plus de 2 000 exercent réellement. Tout le reste est constitué de sociétés d'agrément, de véritables coquilles vides créées pour bénéficier de l'exonération de la TVA sur l'achat de véhicules accordés à ce secteur. A ce titre, M. Dbilij s'alarme de la cadence de création qui reste maintenue à environ une centaine par mois durant l'année en cours. «Si l'exonération de la TVA était de soulager les trésoreries des sociétés, elle a été détournée de son objectif et on assiste aujourd'hui à des sociétés créées pour acheter des voitures à moindre coût», explique-t-il. En somme, ce privilège déstabilise sérieusement le secteur et aggrave l'ampleur de la concurrence déloyale des petits acteurs informels. La fédération regroupant les opérateurs structurés a en effet plaidé ouvertement pour la suppression de l'exonération de la TVA sur les achats de véhicules neufs lors de la réunion de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) avec des membres de la Direction générale des impôts le 28 juin. «Débourser la TVA représentera une barrière à l'entrée pour les opérateurs véreux. Pour les acteurs sérieux, cela revient au même puisqu'ils finiront toujours par récupérer cette taxe à travers leurs déclarations», analyse M. Dbilij. Etant donné qu'ils réalisent le gros de leur chiffre d'affaires avec des non-résidents, les loueurs souhaitent cependant bénéficier des mêmes conditions fiscales que les hôteliers et les restaurateurs. La Flascam demande ainsi de ramener le taux de la TVA de 20 à 10%. «En plus de nous aligner sur les autres acteurs touristiques, cela nous permettra d'être plus compétitifs, notamment par rapport aux pays concurrents», relève un opérateur.