La vente aux enchères du Biladi de la Comarit, annoncé pour cette semaine, a bel et bien eu lieu hier lundi à Montpellier. Le ferry marocain a finalement été récupéré par un armateur grec. Au port de Sète, l'équipage resté à bord des navires angoisse et souhaite un redémarrage ou la liquidation des autres bateaux. Ils ont déjà saisi la justice. Le patrimoine de la Comarit commence à être liquidé peu à peu. Le Biladi a été vendu hier lundi par le Tribunal de Grande instance de Montpellier, à un armateur grec dont l'identité n'a pas encore été révélée, rapporte Midi Libre. Cela dit, le ferry marocain était convoité par plus d'un, puisque dès l'annonce de la vente, un armateur libanais s'y serait intéressé. Malgré une mise à prix fixée à 1,6 million d'euros, l'armateur grec l'a finalement acquis pour seulement 1 million d'euros. Au port de Sète où trois ferrys de la compagnie marocaine dont le Biladi sont bloqués depuis janvier 2012, la nouvelle reste encore officieuse. «Je l'ai appris par les médias. Je n'ai pas encore été officiellement avisé par le tribunal», indique à Yabiladi un officier de la capitainerie du port qui requiert l'anonymat. Par ailleurs, le tribunal de grande instance de Montpellier est resté injoignable toute la matinée. Pour rappel, la vente aux enchères du Biladi s'est faite sous décision du tribunal suite à une plainte déposée par l'ancien capitaine du navire, dont les arriérés de salaires s'élèvent à 127 430 euros. «Une fois que [ce dernier, ndlr] sera indemnisé, le reste devrait être réparti entre les différents ayants droit en fonction des privilèges des créanciers», indique l'officier, soulignant que la procédure «prendra du temps», étant donné que la notion de «privilège maritime est assez complexe». En effet, au cours de l'évolution de cette affaire, l'équipage est devenu prioritaire, alors que le port notamment, à qui le Comarit devrait verser d'importantes sommes des droits et taxes portuaires, fait théoriquement parti des créanciers prioritaires. A présent, seul le tribunal tranchera. Le Marrakech, prochainement vendu ? Désormais, il ne restera plus que le Bni Nsar et le Marrakech au port de Sète après la vente du Biladi dont deux membres d'équipage sont encore à quai, selon Ahmed El Farkousn, président de l'association des usagers au port sétois. En effet ils étaient restés lors du retour au Maroc de la plupart des marins en juin 2012. Depuis plusieurs mois, ils vivent sur le Marrakech, les conditions de vie sur le Biladi devenues complètement insupportables. Ils n'ont pas eu de contact de leur employeur depuis belles lurettes. «Pour la nourriture chacun se débrouille comme il peut, soit avec les aides que la famille envoie, soit en empruntant auprès des amis», confie à Mohamed Koutri, un des marins. «Nous attendons une solution à notre situation, soit le redémarrage, soit la vente du Marrakech», ajoute-t-il. En effet, ils ont déjà porté plainte et attendent la décision du Tribunal. De son côté, la Comarit se tient à carreaux des médias. Elle a tenté en vain, par le biais de son avocat Me Mohamed Oulkhouir, d'empêcher l'opération de vente du Biladi, prétextant que la compagnie est en redressement judiciaire. Il s'avère cependant que le juge avait prononcé la décision de vente le 18 février, bien avant le redressement judiciaire (le 21 février). D'ici fin juin, la compagnie d'Ali Abdelmoula devra présenter un business plan viable. A cette allure y arrivera-t-elle ?