L'association internationale ITF vient de lancer une nouvelle saisie sur les bateaux de la Comarit à quai dans le port de Sète. Elle veut ainsi obliger la compagnie Comarit à payer les 250 marins et hommes d'équipages qui y sont bloqués depuis 4 mois. Avec tous les problèmes financiers qui pèsent sur la Comarit, la compagnie tarde à trouver une solution pour ses marins abandonnés à Sète depuis quatre mois. L'association internationale ITF qui défend les marins et les gens de mer a trouvé le moyen de faire réagir la compagnie marocaine en faveur de ses salariés. Elle demande la saisie conservatoire des trois bateaux de la Comarit à quai à Sète «pour obliger la compagnie à payer les 250 marins» qui y sont bloqués depuis quatre mois, rapporte France 3. En effet, ces mêmes bateaux, Biladi, Marrakech et Bni Nsar, avaient fait l'objet d'une saisie à la demande des fournisseurs de fuel en janvier dernier. La Comarit fait face à une dette de plus de 4 millions d'euros en France, sans parler de ses redevances en Espagne où quatre ferries sont immobilisés à Algésiras et Tarifa pour cause de factures impayées. Comme à Sète, des hommes d'équipage y sont bloqués. ITF y a organisé une conférence de presse afin de dénoncer les conditions de vie de ces marins, mais en vain. A Sète, l'association n'a pas trouvé mieux que d'obliger la Comarit à observer ses obligations vis-à-vis de ses hommes d'équipage. La demande de saisie a été déposée par Me Jérôme Moulet, au tribunal de commerce de Montpellier. Si la Comarit ne réagit pas, les marins pourront espérer être payés grâce à la vente des bateaux. Sachant que plusieurs de ces hommes de mer n'ont pas perçu de salaire depuis novembre 2011. Une compagnie qui devait être sauvée par l'Etat Au Maroc, le secteur du transport en général et maritime en particulier connait d'énormes difficultés. La Comarit est la plus grande compagnie maritime. Elle seule détient plus de six bateaux, alors que les autres compagnies n'ont qu'un à deux car-ferries. Quand la Comarit a commencé à s'enfoncer, l'Etat est venu à sa rescousse. En février dernier, une commission interministérielle a été formée pour élaborer un plan de sauvetage. Mais visiblement, cette commission n'a eu pour résultat que d'empêcher la vente aux enchères des car-ferries par les créanciers, puisque au-delà d'un mois, ces derniers toujours à quai. Les officiels avaient clairement fait comprendre que l'Etat ne disposait pas des fonds nécessaires pour solder les créances de la Comarit. «Pas question d'abandonner» «Le transport maritime marocain a souffert de la politique de libéralisation à tout va. L'open sea, en 2007, s'est fait sans mesure d'accompagnement. L'ouverture à la concurrence étrangère est totale et sans réciprocité», déclare à Econostrum le secrétaire permanent du Comité central des armateurs marocains (CCAM), El Mostafa Fakhi. «Malgré les difficultés, il n'est pas question d'abandonner le secteur, nous avons une obligation de continuité de service, poursuit-il. L'essentiel du trafic passager, ce sont les MRE. Et pour ces familles marocaines, notamment pour les familles nombreuses, le transport maritime reste la solution la plus compétitive». Pour assurer la campagne MRE, le ministère de l'Equipement et du Transport a lancé un appel d'offre pour l'exploitation temporaire des lignes maritimes reliant le Maroc à la France et l'Espagne entre mai 2012 et mai 2013. La compagnie italienne GNV est la seule à s'être manifestée. Elle assurera la ligne Sète-Tanger à partir de mai prochain. Entre temps, les marins sont toujours à l'étranger et leurs familles au Maroc vivent dans des conditions plus que déplorables. Tout au long de la matinée, officiels et responsables de la Comarit sont restés injoignables.