L'ancien chargé de presse et des affaires culturelles à l'ambassade des Pays-Bas à Rabat a rompu, ce vendredi, le silence, en se prononçant pour la première fois sur l'affaire du journaliste Omar Radi. Dans une lettre ouverte, Arnaud Simons, ayant occupé cette fonction de septembre 2012 à septembre 2015, a expliqué que sa sortie intervient alors qu'il est «personnellement nommé dans des éléments de l'instruction et dans la presse marocaine comme ayant été un "agent de pays étranger" avec lequel Omar aurait entretenu des relations ambiguës afin de nuire à la situation diplomatique du Maroc». Il explique n'avoir «aucun contact avec l'ambassade des Pays-Bas à Rabat ni avec le gouvernement néerlandais depuis que [son] nom est apparu dans la presse en lien avec le dossier». «Je suis décrit de manière erronée comme ayant été un "diplomate hollandais chargé des affaires culturelles"», affirme-t-il, en précisant n'avoir «jamais eu le statut diplomatique dans le cadre de mes fonctions». «Ce point a son importance au vu des accusations portées, étant donné qu'il est de notoriété publique qu'aucune information sensible n'est partagée au sein des ambassades avec des employés ne disposant pas du statut diplomatique.» Arnaud Simons affirme aussi avoir quitté le Maroc à l'été 2015. «Omar et moi n'avons depuis mon départ plus eu aucun contact téléphonique et lui et moi n'avons jamais discuté des évènements du Rif», ajoute cet ancien agent de l'ambassade néerlandaise à Rabat. Bien qu'il confirme avoir organisé une rencontre entre l'ancien ambassadeur des Pays-Bas au Maroc, Matthijs Schröeder et Omar Radi, l'ancien attaché de presse précise que cette entrevue survenu en 2013 «n'a pas fait l'objet de suites et ne s'est pas répétée». «Il est important de préciser que la majorité des représentations diplomatiques à Rabat entretient de telles relations avec notamment les acteurs de la société civile et les journalistes et qu'il n'y a à ce type de pratique rien de spécifique à l'ambassade des Pays-Bas.» «Je suis convaincu que la communication de ces accusations sans fondement par le biais de la presse marocaine a eu pour effet de nuire à l'image du journaliste au sein de l'opinion publique dans l'attente de son jugement et j'estime qu'il était nécessaire de rétablir la vérité sur ces points par le biais d'une lettre ouverte», conclut Arnaud Simons. Article modifié le 2021/01/08 à 14h18