En visite officielle à Alger, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, a été accueilli dimanche 6 avril à l'aéroport Houari-Boumédiène non par son homologue algérien ni par l'un des ministres délégués, mais par le directeur Europe du ministère des affaires étrangères (MEA), selon une source diplomatique sur place. Une réception d'une sobriété inhabituelle, révélatrice des tensions encore vives entre les deux capitales. L'appareil privé de M. Barrot s'est posé peu après 10 h 00, heure locale (9 h 00 GMT), marquant le début d'une visite express délicate. À peine arrivé, le chef de la diplomatie française s'est immédiatement rendu au siège du ministère algérien des affaires étrangères où l'attendait Ahmed Attaf. Selon les médias proches du régime algérien, un tête-à-tête téléphonique du 31 mars dernier entre le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue Emmanuel Macron aurait permis de rouvrir un canal de communication que plusieurs mois de gel diplomatique avaient réduit au silence. Dans une déclaration diffusée en amont de son déplacement, M. Barrot a affirmé que la France entendait «se saisir de la fenêtre diplomatique ouverte» pour faire avancer des dossiers jugés prioritaires, au premier rang desquels figurent les enjeux sécuritaires, migratoires et économiques. Le Quai d'Orsay, sans donner de détails, évoque des «résultats concrets» espérés à brève échéance. Aucune conférence de presse n'est prévue, signe supplémentaire d'une volonté partagée de s'extraire, pour l'heure, du registre des déclarations publiques.