Le procès de Omar Radi, en détention préventive depuis fin juillet pour des accusations de viol et d'espionnage, s'est ouvert mardi à Casablanca et a immédiatement été renvoyé au 27 avril. Omar Radi, âgé de 34 ans est accusé à la fois de «financements étrangers», d'«atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et de «viol» dans deux affaires jugées conjointement par la chambre criminelle de la cour d'appel de Casablanca. L'enquête pour viol a été ouverte en juillet 2020 sur plainte d'une de ses collègues. Si Omar Radi parle de «relations librement consenties», la plaignante affirme qu'elle n'était pas consentante et défend avec pugnacité son droit à la dignité. Omar Radi a décidé de plaider non coupable des chefs d'inculpation dressés contre lui, y compris ceux de viol. Un autre journaliste, Imad Stitou, est jugé en même temps qu'Omar Radi, son ami, pour «participation au viol». L'enquête pour «espionnage» renvoie à des intelligences rémunérées qu'aurait nouées Omar Radi avec des agents étrangers. Selon plusieurs médias renseignés, il est reproché à Omar Radi d'avoir échangé des informations avec des diplomates de l'ambassade des Pays-Bas sur les événements survenus dans le nord en 2017-2018. Cette instruction a été ouverte fin juin 2020 après la publication d'un rapport d'Amnesty International affirmant que son téléphone était espionné par les autorités marocaines via un logiciel de piratage. Rabat a toujours démenti, dénonçant une campagne de diffamation en règle. «Nous sommes choqués de voir que le monstre a des soutiens qui se drapent de l'habit des droits humains», a pour sa part la plaignante Hafsa Boutahar sur sa page Facebook, indignée de la complaisance des ONG à l'encontre de Omar Radi.