Omar Radi, qui nie les faits, est visé par plusieurs chefs d'accusation pour différents faits et affaires. En réponse au traitement partial de son dossier par certaines parties, la plaignante, cible d'une offensive en règle de certaines ONG et de l'entourage de M. Radi, riposte. Hafsa Boutahar, accusatrice du journaliste Omar Radi, a annoncé tenir une conférence de presse, mercredi 10 mars au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) pour aborder le traitement de son affaire, alors que son agresseur, incarcéré, affronte une enquête pour «délits relatifs à l'attentat à la pudeur avec violence et viol». «J'intente cette action pour toutes les femmes qui ont été harcelées, violées, réduites au silence, pour avoir osé parler publiquement. Personne dans ce pays ne devrait être au-dessus de la loi», a écrit mardi Mme Boutahar sur sa page Facebook. «Comme d'autres, j'ai décidé d'affronter le monstre, et ai été choquée de voir que la bête ait des défenseurs, qui portaient la robe des droits de l'homme» a-t-elle ajouté. Devant le juge d'instruction de Casablanca, Omar Radi a été entendu à plusieurs reprises sur l'accusation de viol dont il fait l'objet de la part de son ancienne collègue du journal Le Desk. Chargée de tâches administratives et commerciales à l'époque des faits, Hafsa Boutahar affirme avoir été violée dans la nuit du 12 au 13 juillet 2020 par Omar Radi. «Mon cas a montré aujourd'hui que le chemin à parcourir est long et que la lutte des femmes doit se poursuivre, même si nous devons la mener en tant que simples individus, car la violence et le viol d'aujourd'hui défendus par de supposés défenseurs des droits de l'homme, lesquels les justifient et mettent en doute la parole des victimes et détournent l'attention du crime en utilisant le militantisme comme alibi» a poursuivi celle qui a déposé sa plainte le 23 juillet 2020 auprès du procureur du roi contre Omar Radi. «Je ne peux pas rester les bras croisés et le laisser dire ce qu'il veut pour me salir. Mon avocat considère que c'est une violation grave du secret de l'instruction », s'était indignée Hafsa Boutahar au moment du déclenchement de son affaire. « S'il n'était pas allé parler de moi dans les bars en riant de ce qu'il m'avait fait subir, peut-être que je me serais tue comme la plupart des personnes qui se font violer, a-t-elle expliqué lors d'un entretien. «Omar Radi est très connu et a de nombreux soutiens et moi, je n'ai rien» a-t-elle précisé, avec émotion. Les organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International et Human Rights Watch (HRW), ainsi que Reporters sans frontières (RSF), ont suscité des réactions mitigées sur les réseaux sociaux marocains en préférant dénoncer une «affaire politique» au lieu d'être solidaires avec une victime présumée d'agressions sexuelles, comme elles le font dans d'autres points du globe. Ibtissam Lachguar, militante du collectif de défense des libertés individuelles MALI, ainsi que d'autres activistes, ont dénoncé «la diffamation» qui s'est abattue sur Hafsa Boutahar.