Hafsa Boutahar, qui a déposé plainte dénonce un viol par Omar Radi, survenu dans la nuit du 12 au 13 juillet, a fustigé à maintes reprises le détournement de son affaire par certaines ONG. Imad Stitou a été entendu dans le cadre de ce dossier aux multiples rebondissements. La procédure judiciaire contre le journaliste Omar Radi, 34 ans, a pris une nouvelle tournure, jeudi 1er octobre. Le témoin dans son affaire de viol, le journaliste Imad Stitou, placé sous le statut de témoin, a été officiellement mis en accusation avant sa comparution devant le parquet de Casablanca pour «complicité» selon plusieurs sources. Pour rappel, Omar Radi avait été placé en détention provisoire le 29 juillet à la prison d'Oukacha, à Casablanca. Il est visé par trois catégories de chefs d'inculpation : «atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat», «atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat» ainsi que viol, attentat à la pudeur et évasion fiscale. Hafsa Boutahar, une jeune femme, employée en freelance, pour des missions commerciales et administratives au site Le Desk, un site d'information accuse le journaliste Omar Radi de l'avoir violée lors d'une soirée dans la nuit du 12 au 13 juillet 2020. Selon des sources judiciaires, Imad Stitou est accusé de «participation à l'attentat à la pudeur avec violence» et «participation au viol». Mme boutahar a affirmé que Omar Radi s'est livré à «des mensonges dégoûtants» en parlant d'une «relation consentie entre deux adultes», d'un «piège», d'une «cabale». «Je ne peux pas rester les bras croisés et le laisser dire ce qu'il veut pour me salir. Mon avocat considère que c'est une violation grave du secret de l'instruction», s'est indignée Mme Boutahar, qui a donné en détail sa version des faits à deux sites d'information. Omar Radi et Imad Stitou ont été interpellés début juillet à la sortie d'un bar. Ils ont été embarqués «à la suite d'une altercation avec le cameraman» d'un pure player marocain. Le procès pour «ébriété publique» avec «injures» s'est ouvert devant le tribunal de première instance de Casablanca avant d'être immédiatement renvoyé au 29 octobre. Omar Radi est au cœur d'une double affaire d'espionnage. La justice marocaine le soupçonne en effet de bénéficier de «financements de l'étranger» et d'entretenir des «liens avec un officier de liaison d'un pays étranger» qui aurait travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde. Cette affaire, portée sur les réseaux sociaux par le mouvement #metoo marocain, a créé des remous au sein de l'opinion publique. Le récit glaçant de l'accusatrice de Omar Radi émeut encore : «S'il [Omar Radi] n'était pas allé parler de moi dans les bars en riant de ce qu'il m'avait fait subir, peut-être que je me serais tue comme la plupart des personnes qui se font violer, a-t-elle expliqué. Vous croyez vraiment que c'est facile de s'adresser à la justice pour ce genre de chose dans une société comme la nôtre ? Que c'est facile de prendre le risque qu'on vous réponde que vous l'avez peut-être bien cherché ? Qu'on se demande ce que vous faisiez là ? Je me suis posé mille fois la question : allait-on m'aider ? Omar Radi est très connu et a de nombreux soutiens et moi, je n'ai rien.»