Mark Carney, 60 ans, l'homme qui n'avait jamais été élu ni occupé de fonction ministérielle, se retrouve aujourd'hui à la tête du Canada, confronté à la menace des déclarations commerciales hostiles des Etats-Unis. Après une courte campagne de trente-six jours, Mark Carney, le chef du Parti libéral du Canada (PLC), a été élu premier ministre par les Canadiens, le lundi 28 avril 2025, marquant ainsi la fin de l'ère Justin Trudeau. Depuis quatre mois, l'élection d'un quatrième gouvernement libéral consécutif semblait pourtant impossible, selon des sondages qui prédisaient une défaite des libéraux face au Parti conservateur du Canada (PCC). Cependant, la donne a changé avec la démission de l'ex-premier ministre Justin Trudeau et l'impact des menaces de Donald Trump, qui ont modifié les équilibres politiques. Dès l'annonce des résultats des élections, les questions se sont multipliées, laissant planer un doute sur l'identité de Mark Carney, le nouveau premier ministre du Canada, membre du G7 et neuvième économie mondiale. Après ses études, Carney passe treize ans chez Goldman Sachs, à Londres, Tokyo, New York et Toronto. Lire aussi : Canada: Les libéraux remportent les élections législatives Mark Carney ne possède pas l'expérience électorale de Pierre Poilievre, leader du Parti conservateur du Canada (PCC), ancien ministre et ex-député. Cependant, son absence de parcours politique traditionnel incarne véritablement le changement. Et loin d'être un inconnu, il est reconnu comme la « rock star des banques centrales », un titre attribué par la presse financière. De 2008 à 2012, le premier ministre élu s'est d'abord forgé une solide réputation, tant nationale qu'internationale, à la tête de la Banque centrale du Canada, où il a fait preuve d'une gestion sans faute face à la crise financière. En 2011, il succède à Mario Draghi à la tête du Conseil de stabilité financière à Londres, un poste qu'il occupera jusqu'en 2018. Il devient le premier Canadien à diriger la Banque d'Angleterre en 2013. En 2016, suite au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne, il devient la cible d'attaques de la part des partisans du Brexit en raison de ses avertissements fermes sur les risques économiques conséquents. La presse canadienne en profite pour le décrire comme étant « extrêmement sensible à la critique » et souligne qu'il « aimait paraître intelligent ». Carney quitte Londres en 2020 pour revenir au Canada. Cependant, il ne choisit pas Toronto, la capitale économique, mais s'installe à Ottawa, la capitale politique. Le 9 mars dernier, il est largement plébiscité par le Parti libéral du Canada (PLC) pour remplacer Trudeau, obtenant 85 % des voix. Le 14 mars, il devient le 24e premier ministre du pays. Trois jours plus tard, le 17, il se rend à Paris et Londres pour « renforcer les liens avec des alliés fiables ». Il annonce juste après que les élections auront lieu fin avril et sollicite « un mandat clair et fort pour faire face au président Trump ». Devant Carney, un long chemin reste à parcourir. Il sera confronté aux tensions internes et aux défis économiques du pays, des problèmes qui existaient avant l'ère Trump et dont l'ombre ne s'effacera pas facilement. Selon la presse canadienne, les Canadiens comptent principalement sur ses compétences d'économiste pour faire face à l'inflation persistante, à la hausse des loyers et à la stagnation des salaires, des enjeux qui génèrent des divisions alarmantes et inédites au sein de la société.