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Eurobonds : Le timing de la levée de 2 milliards d'euros était-il opportun pour le Maroc ?
Publié dans L'opinion le 29 - 04 - 2025

En mars 2025, le Maroc a concrétisé son 1er emprunt en Euro depuis 2020 et sa 1ère sortie à l'international après 2 années d'absence. Cette nouvelle émission positionne le Royaume parmi le Top-10 des pays émergents ayant accès aux financements Eurobonds (Emission obligataire en euros) en 2025.
Selon les analystes d'AGR (Attijari Global Research), cette levée de 2 milliards d'euros réaffirme la qualité de signature du Royaume et l'intérêt des bailleurs de fonds pour le papier souverain du Maroc dans un contexte mondial marqué par des tensions économiques et géopolitiques.
«En comparaison avec l'émission précédente en Euro datant de septembre 2020, les conditions obtenues démontrent une amélioration relative du profil risque du Maroc», ajoute la même source dans sa note «Research ReportFixed Income», publiée le 25 avril. D'après AGR, cette opération a un double avantage. D'une part elle diversifie les sources de financement du Trésor, et d'autre part, elle actualise les référentiels sur des spreads en Euro positifs à l'égard du Maroc.
AGR souligne, par ailleurs, que le marché Eurobond des pays émergents affiche un net dynamisme en 2024, et ce, après deux années marquées par un manque de profondeur et une montée visible de l'aversion au risque à l'échelle internationale. Ces émissions s'établissent à 47 milliards d'euros en 2024 contre une moyenne de 31 milliards d'euros sur la période 2022-2023.
Le Maroc tire profit de cette nouvelle dynamique du marché de la dette émergente bénéficiant à la fois de conditions favorables en termes de spread de crédit et d'une demande croissante de la part des investisseurs, affirme AGR.
Ainsi, cette nouvelle émission a permis de positionner le Royaume parmi le Top 10 des pays émergents ayant accès au marché de la dette en Euro en 2025.
Il s'agit, poursuit toujours AGR, de la 8ème place sur le marché des Eurobonds en 2025, après la Croatie, la Roumanie et l'Arabie Saoudite.

Un timing opportun...
AGR nous apprend, en outre, que cette levée à l'international était très attendue par les marchés financiers depuis octobre 2024, en raison de la nouvelle orientation du Trésor vers les financements extérieurs initiée en 2023. Néanmoins, poursuit le Centre de recherches relevant d'Attijariwafa bank, les anticipations de pivot monétaire à l'international, les élections américaines en novembre 2024, ainsi que la demande importante pour les Bons du Trésor au niveau national ont incité le Trésor à décaler sa décision afin de profiter de conditions plus avantageuses en Euro.
«Nous restons convaincus que le timing choisi par le Trésor demeure très opportun. En effet, celui-ci lui a permis d'éviter les périodes de tensions observées sur les marchés financiers internationaux et de tirer avantage de la baisse des TD (NDLR : Taux directeurs) européens entamée depuis juin 2024», indique AGR, soulignant que cette dernière levée du Trésor marocain s'inscrit dans une logique claire de diversification des devises de financement.
«Après deux sorties successives sur le marché international en Dollar (décembre 2020 et mars 2023), cette émission en Euro témoigne de la capacité du Trésor de marquer sa présence comme un émetteur actif et crédible sur plusieurs marchés de référence», affirme toujours le Centre de recherche.
Et de poursuivre que cette sortie répond principalement aux besoins de financement de l'Etat en Euro face aux impératifs d'investissement (Coupe du Monde 2030, Transition Energétique, Stress Hydrique) et vise à optimiser le profil risque de la dette publique, notamment face aux fluctuations du Taux de change et aux évolutions divergentes des politiques monétaires des grandes Banques Centrales, affirme AGR.
Autre point soulevé par AGR : La résilience prouvée de l'économie marocaine, renforcée par le soutien du FMI, a contribué à maintenir la confiance des agences de notation internationales. C'est le cas de Moody's qui a confirmé, en mars 2025, la note souveraine du Maroc avec une perspective stable, saluant la solidité des fondamentaux macroéconomiques du pays, la gestion prudente de sa dette publique et la continuité de ses réformes, et ce, malgré un environnement international volatil. AGR rappelle, au passage, que le Maroc bénéficie d'un coût de financement presque 3 fois inférieur à celui appliqué à des pays africains en 2025, à l'instar de l'Egypte, de la Côte d'Ivoire ou du Kenya dépassant les 8,0%.

Une orientation réussie vers les financements
extérieurs en ligne avec la LF-2025
De l'avis aussi d'AGR, cette nouvelle sortie en Euro s'intègre parfaitement dans la stratégie plus large de financement du Trésor initiée en 2023, visant à diversifier les sources de financement externes tout en limitant la pression sur les liquidités intérieures. En effet, la LF 2025 prévoit un financement à hauteur de 89% de son besoin estimé à 58,2 milliards de dirhams par des sources extérieures, contre 40% au cours des deux dernières années.
Avec cette nouvelle opération en devises, souligne AGR, le Maroc couvre près du 1/3 de son financement extérieur projeté dans la Loi de Finances 2025, soit des tirages extérieurs estimés à 60 milliards de dirhams en 2025. Par conséquent, le Trésor pourrait réduire sa dépendance au marché domestique et soutenir davantage la tendance baissière des taux au Maroc en 2025.
AGR pense également que cette émission en Euro ne devrait pas avoir un impact considérable sur le niveau global de la dette extérieure du Maroc. Celle-ci devrait atteindre, selon ses estimations, 324 milliards de dirhams à fin 2025, en hausse de +18,9% par rapport à son niveau en 2024, soit un niveau maîtrisé à moins de 20% du PIB. La dette extérieure du Trésor devrait représenter environ 29% de la dette globale du Trésor à fin 2025, contre 25% en 2024. La diversification des sources et des devises de financement permet au Trésor de mieux gérer les risques liés aux fluctuations des Taux de change et d'améliorer la structure de la dette publique, conclut ladite note d'AGR, rappelant que le Maroc devrait faire face à une nouvelle échéance de remboursement en mars 2026 de 500 millions d'euros. «Une configuration qui améliore la visibilité des charges d'intérêt, tout en profitant des financements extérieurs à des conditions relativement favorables», lit-on.

A. CHANNAJE
Une résilience saluée par les institutions internationales
L'économie marocaine a fait preuve d'une nette résilience face à une succession de chocs exogènes, allant de la pandémie à la succession des années de sécheresse, en passant par le séisme de 2023 et l'épisode inflationniste. Dans ce contexte, le Maroc a réussi à préserver la stabilité de ses équilibres macroéconomiques grâce à une gouvernance rigoureuse. D'une part, les réformes structurelles en cours, inscrites dans le cadre du nouveau modèle de développement, permettent de soutenir une croissance plus inclusive et durable. Il s'agit notamment de la réforme fiscale et de généralisation de la protection sociale. D'autre part, AGR relève une nette maîtrise du déficit budgétaire à moins de 4,0% du PIB en 2024, un Taux d'endettement autour des 70% du PIB et des réserves de change solides, représentant 5,2 mois d'importation de biens et services.
Des indicateurs qui, d'après AGR, rassurent les investisseurs sur la capacité du Royaume à honorer ses engagements. Cette solidité a été saluée par le FMI, qui a approuvé le 4 avril 2025 un nouvel accord biennal de 4,5 milliards de dollars au titre de la Ligne de Crédit Modulable (LCM). Ce mécanisme, utilisé à titre de précaution, témoigne de la confiance des partenaires du Royaume dans sa capacité à faire face aux risques exogènes. Il s'agit de la deuxième LCM du Maroc, avec un accès réduit conformément à l'objectif des autorités de continuer à réduire l'accès à mesure que les risques le permettent dans le cadre de leur stratégie de sortie progressive, a souligné le FMI. «Le Maroc remplit les conditions requises pour bénéficier de la LCM en raison de la grande robustesse de ses cadres institutionnels et de ses paramètres fondamentaux, de sa grande régularité dans l'application de politiques économiques très solides, ainsi que de sa détermination constante à poursuivre ces politiques dans l'avenir», a ajouté la même source dans un communiqué. Pour rappel, la première LCM a été approuvée le 3 avril 2023 pour un montant de 5 milliards de dollars.


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