Le procès du journaliste Omar Radi pour « ivresse » avec « injures » s'est ouvert jeudi devant le tribunal de première instance de Casablanca avant d'être immédiatement renvoyé au 29 octobre. Placé en détention préventive fin juillet après des accusations de viol et d'espionnage en cours d'instruction judiciaire, le journaliste sulfureux de 34 ans doit répondre d'ébriété publique avec un de ses collègues Imad Stitou, reporter du site d'information Le Desk, lui-même en liberté. Les deux avaient été interpellés début juillet après une altercation avec deux caméramen de la web télévision Chouf TV à la sortie d'un bar de Casablanca. Les autorités judiciaires ont déployé un système d'audience à distance des détenus pour limiter les risques sanitaires liés à la pandémie. Omar Radi est visé par trois catégories de chefs d'inculpation : «atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat», «atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat» ainsi que viol, attentat à la pudeur et évasion fiscale. Mardi, Omar Radi avait été interrogé pour la première fois par un juge d'instruction, depuis son arrestation alors que les différentes intrusions d'ONG dans ce dossier provoquent de vives critiques. L'enquête pour espionnage a été ouverte fin juin après la publication d'un rapport d'Amnesty International alléguant son téléphone était espionné via un logiciel de piratage sophistiqué. Des accusations non prouvées. Rabat a toujours démenti, accusant Amnesty de mener une campagne internationale de diffamation. L'enquête pour viol a été ouverte fin juillet sur plainte d'une de ses collègues et amies. Si Omar Radi parle de « relations librement consenties », la plaignante affirme qu'elle n'était pas consentante. Elle a évoqué dans plusieurs médias son droit à « défendre sa dignité » et obtenir justice.