C'est dans l'effervescence du Salon international de l'agriculture au Maroc (SIAM) que s'est tenue une réunion décisive pour l'avenir de l'agriculture africaine. À la 5e Conférence ministérielle annuelle de l'Initiative pour l'Adaptation de l'Agriculture Africaine (AAA), les ministres du continent, épaulés par des experts, scientifiques et acteurs du développement, ont parlé d'une seule voix : celle d'une Afrique prête à faire de l'agroforesterie le levier d'un modèle agricole durable, climato-intelligent et souverain. Le thème de cette édition – « Agroforesterie et Résilience Climatique : Une Vision Africaine pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Durable », sonne comme un manifeste. Loin des discours abstraits, les ministres ont partagé des retours de terrain, des stratégies éprouvées et surtout, une volonté politique forte d'avancer ensemble. Mes avis sont unanimes : L'agriculture africaine ne peut plus attendre. Face aux sécheresses récurrentes, à la dégradation des sols et aux chocs climatiques, il faut une réponse concertée, structurée et audacieuse ». L'agroforesterie comme pilier continental Au centre des débats : l'agroforesterie, cette pratique ancestrale remise au goût du jour pour réconcilier productivité agricole et préservation des écosystèmes. Intégrer les arbres aux cultures et à l'élevage ? Une solution prometteuse qui, selon les scientifiques présents, améliore la fertilité des sols, stocke du carbone, régule l'eau et augmente les rendements. C'est d'ailleurs l'objet de la table ronde scientifique organisée la veille, le 22 avril. Y ont été posées les fondations d'un document de référence stratégique que les délégations africaines porteront à la COP30, pour défendre une vision continentale de l'agriculture résiliente. L'objectif : faire entendre la voix de l'Afrique dans les négociations climatiques et revendiquer sa juste part dans l'allocation des financements. Une dynamique panafricaine en marche Au-delà des échanges techniques, la conférence a marqué une étape politique forte. L'Initiative AAA, portée par le Maroc depuis 2016, affirme plus que jamais son rôle de catalyseur de coopération Sud-Sud. En réunissant des représentants de haut niveau, des bailleurs, des universitaires et le secteur privé, elle fait converger les agendas nationaux vers une stratégie continentale d'adaptation agricole. Le climat n'attend pas, et l'Afrique non plus. Meknès 2025 restera comme le lieu où les ambitions se sont alignées, où la science a rencontré la politique, et où l'agriculture africaine a commencé à écrire un nouveau chapitre : celui d'un avenir fertile, souverain, et profondément enraciné dans les territoires.