Ces derniers mois, trois procédures judiciaires ont été lancées contre Omar Radi, qui a été placé en détention le 29 juillet, pour «viol» et «réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat». Il a été transféré à la prison d'Oukacha à Casablanca et son procès doit commencer le 22 septembre. Le journaliste Omar Radi, au cœur d'une retentissante affaire d'espionnage, est un habitué des démêlés judiciaires : «outrage à magistrat», «ivresse publique et violences», «réceptions de financements de l'étranger» en lien avec des «services de renseignement», «livraison d'information des parties étrangères», «entretenir des liens avec un officier de liaison d'un pays étranger» qui a travaillé «sous couvert diplomatique depuis 1979 dans plusieurs régions de tensions» dans le monde, et enfin, «attentat à la pudeur avec violence et séquestration». Son dossier est bien garni. Le média indépendant EU Reporter a dénombré les procès qu'affronte le journaliste Omar Radi placé en détention pour «viol» et «financements étrangers». «La première accusation concernait l'attentat à la pudeur avec violence et viol suite à une plainte déposée par sa collègue, une journaliste travaillant également pour le site Le Desk.ma» affirme le média indépendant. «Deuxièmement, Radi aurait reçu des fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l'État et aurait eu des contacts avec des agents de délégations étrangères au Maroc, en particulier des diplomates néerlandais, en recueillant en leur faveur des informations stratégiques sur la situation dans la région du Rif. Le but, a-t-on déclaré, était de nuire aux relations diplomatiques du Maroc» détaille EU Reporter. «Troisièmement, il aurait reçu d'importants transferts d'argent de l'étranger, notamment de la chaîne panarabe Al-Mayadine, dirigée depuis sa création en 2011 par le Tunisien Ghassane Ben Jeddou. Cette chaîne est contrôlée et financée par "l'Axe iranien du mal", le Hezbollah libanais et le régime syrien» révèle UE Reporter. «Enfin, il a également été soutenu que Radi a délibérément omis de déclarer les revenus substantiels reçus de l'étranger, car il n'avait aucun moyen de justifier l'origine des fonds et voulait éviter de payer les impôts» rappelle-t-il. «Omar Radi avait été interrogé huit fois sur les nouvelles affaires par la police judiciaire de Casablanca depuis le 24 juin 2020, sans être arrêté. Il a diffusé sa propre version des faits via les réseaux sociaux. Cependant, le gouvernement a considéré cela comme une forme de pression illégale sur les autorités judiciaires marocaines, liées par le secret de l'enquête. Le point d'orgue de cette stratégie a été la conférence de presse, organisée le 15 juillet 2020 au siège du Syndicat national de la presse marocaine à Rabat, en présence de son avocat, pour exposer les éléments de l'enquête sans aucune considération du secret de l'enquête» indique UE Reporter. «Avant les accusations auxquelles il est actuellement confronté, Radi avait exercé son activité professionnelle sans entrave ni persécution. Cependant, il semble maintenant chercher à se présenter comme victime de la persécution du gouvernement. Pour l'année 2019, sur 252 publications et journaux ayant déposé un dossier administratif, aucune publication n'a été censurée, interdite ou retirée» rappelle le média indépendant.