Omar Radi, en détention préventive depuis près d'un an, a eu beaucoup de difficulté à réfuter mardi 6 juillet devant le juge les accusations d'espionnage qui le visent, notamment en lien avec un Britannique décrit comme un «agent de renseignement». Omar Radi, dont le procès se poursuit encore, est accusé d'«atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat» et d'avoir reçu des «financements étrangers» en lien avec «des services de renseignement». Le juge de la Cour d'appel de Casablanca l'a interrogé sur son rapport avec un Britannique, Clive Newell, présenté par la police judiciaire comme un «officier de renseignement». Omar Radi affirme, lui, qu'il a eu affaire à Clive Newell en sa qualité de «responsable» de cabinet du conseil économique G3, pour lequel il avait réalisé, selon ses déclarations, «une étude sur une société marocaine à des fins d'investissement». «La société G3 a comme clients des institutions publiques comme le ministère de l'Economie ou l'Office chérifien des phosphates», a indiqué Omar Radi, sans parvenir à expliquer pourquoi il a été choisi à titre personnel pour mener ces missions et pour quelle raison les conclusions de ses recherches n'ont pas été dévoilées au public. Omar Radi est également accusé d'«intelligence» avec un Belge, Arnaud Simons, avec qui il a eu des contacts en tant que «journaliste lorsqu'il travaillait à l'ambassade des Pays-Bas à Rabat». Le parquet avait précédemment mis en doute l'identité d'Arnaud Simons, affirmant qu'il s'agissait d'un «nom d'emprunt». La justice a déjà rejeté la demande de la défense de l'auditionner. Omar Radi est également poursuivi pour «viol». La plaignante affirme que celui-ci refuse d'assumer ses actes, réfutant «toute instrumentalisation politique» de son affaire et condamnant «les propos illusoires, inexacts et fallacieux» véhiculées dans le cadre de ce dossier par l'entourage de l'accusé. Parallèlement, le procès de Soulaiman Raissouni se poursuit, en son absence. En détention préventive depuis plus d'un an, il est poursuivi pour «agression sexuelle». Au Maroc et à l'international, des défenseurs des droits humains, des intellectuels et des politiques réclament que ces deux procès se déroulent loin toutes les influences et les interférences, qui se sont multipliées ces dernières semaines.