Sur la base d'une étude réalisée récemment par le Département du Commerce Extérieur sur les « indicateurs de protection, d'incitation et d'efficacité économique de l'économie marocaine », la protection effective s'est caractérisée par une tendance baissière entre 2003 et 2010 pour la plupart des secteurs à l'exception de « l'agriculture, chasse, services annexes » et de « l'industrie du textile et du cuir ». Ainsi, les secteurs de « l'industrie alimentaire et tabacs » (2,29 en 2003 et 0,06 en 2010) et du « raffinage de pétrole et autres » (1,08 en 2003 et 0,25 en 2010) sont les plus protégés, vient ensuite le secteur de «l'agriculture, chasse, services Annexes » (0,29 en 2003 et 0,27 en 2010). Ce constat pourrait s'expliquer par l'existence d'un différentiel de protection entre les extrants et les intrants, en raison de l'effort de réduction de la protection tarifaire, non seulement dans le cadre des accords de libre-échange, mais aussi dans le cadre NPF qui obéit à la règle de progressivité (intrants et biens d'équipement à taux réduits). De ce fait, il serait opportun de parachever la réforme tarifaire pour l'ensemble des secteurs (y compris l'agriculture) et de veiller à la cohérence du système de protection économique selon une vision rationnelle de nature à parer aux biais anti-exportateurs. Accords de libre-échange Dans le cadre de sa politique d'ouverture et d'intégration à l'économie mondiale, le Maroc a conclu une série d'accords de libre-échange avec ses principaux partenaires. Ces accords visent à supprimer les barrières tarifaires et non tarifaires, à faciliter le commerce transfrontalier des biens et des services et à accroître les perspectives d'investissement des entreprises étrangères au Maroc. Il s'agit notamment des accords de libre-échange avec l'Union Européen, avec les Etats Unis, avec la Turquie et avec les pays de la Quad (où accord d'Agadir). En dépit de la dynamique d'exportation enregistrée ces quatre dernières années dans ce cadre, nos échanges commerciaux avec ces pays demeurent dans une large mesure déficitaires en notre défaveur, en raison de beaucoup de facteurs liés, entre autres, à la non-mobilisation d'une offre exportable suffisante en volume et en qualité pour mieux exploiter les opportunités offertes dans le cadre de ces accords, de même que le retard accusé dans la mise à niveau des entreprises et les instruments de promotion des exportations. Actuellement, il semble que la mise en oeuvre accélérée des stratégies sectorielles et horizontales (Maroc Export plus et la logistique) seraient en mesure de rattraper les retards et de repositionner le Maroc sur les marchés en question. Accord de libre-échange Maroc-Union Européen Le Maroc a signé en 1996, un accord d'association avec l'Union Européenne, accord qui est entré en vigueur le 1er mars 2000 et qui donne accès à un marché potentiel de plus de 500 millions de consommateurs. Cet accord établit progressivement une zone de libre échange des produits industriels en mars 2012. En ce qui concerne les produits agricoles, de nouvelles concessions commerciales réciproques et asymétriques ont été échangées dans le cadre de l'accord agricole Maroc-UE ratifié récemment par le Parlement européen, ce qui constitue un pas en avant vers la concrétisation du statut avancé accordé au Maroc par l'UE depuis 2008. L'analyse de l'évolution des échanges commerciaux avec les pays de l'Union Européen montre la persistance d'un déficit en croissance continue notamment, depuis 2003, avec un rythme de progression annuelle moyenne des importations de 8% sur la période 2003-2011 (période de démantèlement 10% des droits d'importation sur les produits fabriqués localement) dépassant celui réalisé par les exportations (3%) sur la même période. Toutefois, il convient de noter qu'environ 53% des importations réalisées en 2011 sont constituées de biens d'équipement et demi-produits, ce qui est positif, tandis que la part des biens énergétiques (3% en 1998 contre 12% en 2011) s'est significativement améliorée et celle des produits alimentaires est restée presque constante à 7%. Quant aux biens finis de consommation, ils constituent près de 22% des importations en 2011 au lieu de 30% en 1998. Quant aux exportations, elles portent à plus de 58% sur des biens finis de consommation (36% en 2011 contre 51% en 1998) et les biens finis d'équipement industriel (22% en 2011 contre seulement 10% en 1998), ce qui dénote d'une diversification progressive en faveur des biens de plus en plus valorisés. Accord de libre-échange Maroc-USA Cet Accord à vocation économique et commerciale englobe, entre autres, le commerce des marchandises (produits agricoles et de la pêche, produits industriels dont les textiles et vêtements) et des services (dont les services financiers et de télécommunications) ainsi que les marchés publics. Il porte également sur les aspects liés à la protection de la propriété intellectuelle, à l'environnement et au travail. L'accord est entré en vigueur le 01 janvier 2006 et donne accès à un marché potentiel de plus 300 millions de consommateurs. L'évolution des échanges commerciaux avec les Etats Unis d'Amériques montre que les importations marocaines ont presque triplé depuis l'entrée en vigueur de l'accord en 2006 (9 milliards de dirhams) pour atteindre près de 25 milliards de DH au titre des 10 mois de 2011, soit une croissance annuelle moyenne de près de 28%. Près de 50% des achats en provenance des Etats-Unis d'Amérique reviennent aux biens finis d'équipement industriel (43% en 2005 et 21% en 2011) et aux produits alimentaires bruts et transformés (32%). Les exportations ont également connu une progression annuelle moyenne significative de près de 27% depuis l'application de l'accord. Toutefois, leur montant demeure faible et se chiffre à près de 7 milliards de dirhams à fin octobre 2011 contre 2,5 avant l'application de l'accord, ce qui a contribué l'accentuation du déficit commercial qui est passé de 4 milliards de dirhams en 2005 à près de 18 milliards en 2011 (10 mois). La composition des exportations est dominée à 69% en 2011 (46% en 2005) par les minerais et les demi-produits. Mais, il y'a lieu de noter, la régression drastique de la part des biens finis de consommation de 33% en 1998, à 15% en 2005 pour s'établir à uniquement 6% en 2011, ce qui montre que nos exportations vers ce marché n'ont pas beaucoup bénéficié des préférences accordées par cet accord en faveur des biens finis valorisés hormis la percée réalisée par les biens d'équipement dont la part exportée est passée de 1% en 2005 à 9% en 2011. Accord de libre-échange Maroc-Turquie L'Accord de libre-échange entre la Maroc et la Turquie (un marché potentiel de 72 millions de consommateurs) est entré en vigueur en janvier 2006. Le commerce bilatéral entre le Maroc et la Turquie progresse et enregistre des résultats importants pour les deux pays. Cet accroissement a été favorisé par la hausse des importations marocaines en provenance du marché turc qui se sont établies à 8 milliards de dirhams en 2011 contre 4 milliards de dirhams en 2005, soit une croissance annuelle moyenne de près de 21%. Les exportations sont passées de 1 milliards de dirhams en 2005 à 2,4 milliards de dirhams en 2011, avec un taux de progression annuelle moyenne de près de 39%. Cette performance des exportations a permis de contenir le déficit commercial en défaveur du Maroc à près de 5 milliards de dirhams en 2011. La structure des importations a connu une mutation importations, avec un renforcement de la part des demi-produits (39%), des biens finis de consommation (30%) et des biens d'équipement industriel (17%). Quant à la structure des exportations, elle est dominée par les demi-produits (48%), les minerais dont la part a régressé (37% en 2005 contre 18% en 2011) et la nouveauté de ces 3 dernières années a été l'émergence des exportations des biens d'équipement industriel dont la part a atteint 19% en 2011 alors qu'elle était marginale en 2005. Accord Maroc-Pays de l'Accord d'Agadir L'Accord arabo-méditerranéen de libre-échange a été conclu entre le Maroc, l'Égypte, la Jordanie et la Tunisie le 25 avril 2004, et entré en vigueur le 27 mars 2007. A l'entrée en vigueur de l'accord, tous les produits originaires et en provenance directe des pays signataires, bénéficient de l'exonération totale et immédiate des droits d'importation et des taxes d'effet équivalent, à l'exception des produits prohibés pour des raisons sanitaires, de moralité, de sécurité publique et de sauvegarde de l'environnement et des produits agricoles concernés par la clause dite « de préférence ». Le total des échanges effectués avec les 3 pays (l'Egypte, la Jordanie et la Tunisie) s'est chiffré en moyenne annuelle à plus de 6,8 milliards de dirhams au cours de la période 2007-2010. Le montant s'est établi à 6,7 milliards de dirhams au cours des 10 premiers mois de 2011. Les importations sont passées de 4,5 milliards de dirhams en 2007 à près de 5 en 2011, soit une croissance annuelle moyenne de près de 16%, au moment ou les exportations ont cru en moyenne annuelle de près de 12%, en passant de près de 1 milliards de dirhams à 1,5 en 2011. Ces échanges accusent un déficit annuel moyen de plus de 3,3 milliards de dirhams au cours de la période 2007-2010 contre 1,3 milliards de dirhams sur la période 2003-2006 et plus de 3,6 milliards de dirhams durant les 10 premiers mois de 2011. Ce déficit a été accusé en 2010 dans une large mesure avec l'Egypte, avec une part de 80%, et le reste est imputable aux échanges avec la Tunisie.