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La balance commerciale, résultante du modèle de développement économique Le déficit, une conséquence du décalage de croissance entre le Maroc et la zone euro
Le commerce extérieur marocains souffre de plusieurs maux structurels dont on connaît certaines causes mais qui n'ont jamais pu trouver remède. Les diagnostics, eux mêmes ne semblent pas avoir été bien établis du fait de leur approche « généraliste ». La récente étude entreprise par le Département du commerce extérieur, intitulée « Analyse des échanges commerciaux du Maroc : principaux déterminants du déficit commercial (1998-2011) -Février 2012, semble aller plus loin et ouvrir des perspectives devant des solutions plus pertinentes concernant une problématique liée à l'histoire du secteur des exportation et à la mentalité des opérateurs qui y interviennent. Nous donnons, ici, des extraits de cette étude. Depuis son indépendance, le Maroc focalise son développement sur la diversification de son économie à travers une série de plans de développement économique et social (début des années 60 jusqu'en 2004) et de stratégies horizontales et sectorielles (depuis 2005) dont l'objectif est la mise à niveau de l'économie marocaine. Cette dynamique s'est accompagnée par la révision des cadres institutionnels, juridique et économique régissant l'économie marocaine. Néanmoins, à cette ère marquée par une libéralisation accrue et la globalisation des économies grâce notamment, à la concrétisation des accords multilatéraux, régionaux et bilatéraux conclus par le Maroc, le défi le plus important à relever est celui de la compétitive interne et externe de notre économie à même d'assurer une meilleure attractivité des investissements et de booster ses exportations de nature à maintenir un trend de croissance économique soutenue, durable et génératrice davantage d'emplois et du bien-être social. A cet égard, et abstraction faite du processus d'ouverture choisi par le Maroc depuis déjà le début des années 80, la balance commerciale a toujours présenté un déficit structurel durant toute l'histoire du commerce extérieur du Maroc. Toutefois, ce déficit ne cesse de s'aggraver surtout depuis 2003 et ce, en raison de divers facteurs structurels, conjoncturels tant au niveau interne qu'externe. En raison de la dynamique de croissance enregistrée par l'économie marocaine ces 5 dernières années (+4,4%), le commerce extérieur a connu également une progression significative dans un contexte national et international caractérisé par des chocs sévères suite à la hausse historique des cours des produits de base et la crise économique mondiale. Ainsi, les échanges commerciaux de biens et services ont enregistré une croissance annuelle moyenne de près de 8% de 1998 à 2002, avant de passer à un rythme de croissance annuelle moyenne à 2 chiffres pour atteindre 11% entre 2003 et 2011. La dynamique des échanges commerciaux des biens et services a profité aussi bien aux exportations qu'aux importations, avec un rythme de croissance se chiffrant à près de 7% aussi bien pour les importations que pour les exportations durant la période 1998-2003. Mais, au cours de la période 2004-2011 le rythme de croissance est passé à nouveau palier à 2 chiffres, tant à l'importation (10%) qu'à l'exportation (14%). Une telle dynamique atteste d'une amélioration significative du rythme de croissance des exportations ces dernières années (soit 4 points de plus que celui des importations) en dépit d'un volume et d'une valeur ajoutée exportée qui restent encore faibles en comparaison avec les importations dont le montant est passé de 110 milliards de dirhams en 1998 à près de 230 milliards de dirhams en 2006 avant de tripler en 2011 (399 milliards de dirhams). Flambée des cours mondiaux de l'énergie et des produits alimentaires : Effets prix et demande La flambée des cours mondiaux du pétrole en 2008 (132 $/baril en juillet 2008) et en 2011 (115 $/baril en mai 2011) a fortement impacté le commerce mondial, ce qui a énormément pesé sur la situation de la balance commerciale du Maroc. Avec une dépendance énergétique de près de 95%, et une consommation énergétique qui est passée de près de 0,36 TEP/hab en 2002 à près de 0,51 TEP/hab en 2010, le déficit de la balance énergétiques contribue dans une large mesure à l'aggravation du déficit commercial, et constituent près de 44% du déficit commercial en 2011 contre seulement 26% en 1998. D'ailleurs, le déficit commercial hors énergie n'est en moyenne que de 54 milliards de dirhams sur la période 1998-2011. Il en est de même de la balance alimentaire qui a subi les effets de la surchauffe des cours mondiaux impactant les importations, en passant d'une situation excédentaire entre 1998 (3 milliards de dirhams) et 2006 (6 milliards de dirhams) à une situation déficitaire à partir de 2007 (3 milliards de dirhams), soit près de 2% du déficit de la balance commerciale. Effet de ralentissement de croissance chez les partenaires européens Compte tenu de la concentration des échanges commerciaux du Maroc sur l'Europe à près de 2/3, notamment au niveau de l'Union Européenne, même si la situation s'est atténuée ces dernières années en faveur d'une diversification progressive de nos exportations, le décalage de croissance économique entre l'économie marocaine et celle de la zone euro a significativement impacté la balance commerciale. A ce titre, le décalage conjoncturel entre 1999 et 2003 était réduit, traduisant un comportement de la balance commerciale plus ou moins maîtrisable, avec un déficit commercial qui augmente à un rythme modéré. En revanche, et sous l'effet du ralentissement de l'activité économique en Europe, le décalage conjoncturel s'est creusé en défaveur du Maroc à compter de 2004, où l'évolution soutenue du PIB marocain (+4,8% en 2011 selon HCP) par rapport à celui de la zone euro (+ 1,6% en 2011 selon le FMI) s'est négativement répercutée sur la balance commerciale marocaine.