Balance commerciale au 1er semestre 2004 Le premier semestre 2004 a consacré le déficit de la balance commerciale du Maroc. C'est ce qui ressort des statistiques publiées le 18 août par le ministère du Commerce extérieur. Conséquence logique d'une accélération des importations par rapport aux exportations, le déficit s'est situé, d'après les chiffres du Commerce extérieur, au tour de 33 milliards de dirhams. En gros, les importations ont atteint 77 milliards de dirhams durant le premier semestre 2004. Elles ont progressé de 11 milliards de dirhams ce qui représente une hausse de près de 16%. De leur côté, les exportations se sont situées à 44 milliards de dirhams en progression de 5,2% ce qui correspond à une valeur de 2 milliards de dirhams. Dans le détail, les biens d'équipements industriels focalisent l'essentiel des acquisitions des entreprises marocaines. Ces biens représentent près de 22% du total des importations et leurs importations ont connu un accroissement de 3,5 milliards de dirhams (+25%). Notons que la hausse des importations en biens d'équipements est généralement annonciatrice d'une dynamique commerciale et d'une vivacité économique des secteurs productifs de l'économie. Le marché à l'importation des matières premières a connu sa pire année de la décennie. Les prix de l'acier, des céréales et des hydrocarbures ont connu des hausses vertigineuses. Entraîné par la forte demande en provenance de la Chine et des Etats-Unis, le prix de l'acier a presque doublé, situation qui s'est répercutée au niveau du marché marocain par une hausse des importations en cette matière de près de 50% (1 milliard dh) sans que le volume n'ait connu une évolution significative pour les analystes du Commerce extérieur. Le marché des céréales à l'import a, aussi, flambé de 1,6 milliard dh (+58%), mais le volume a augmenté en parallèle de 34%. Enfin, et comme pour les trois derniers exercices, les hydrocarbures continuent de grever la balance commerciale du Royaume. Souffrant d'un contexte géopolitique mondial défavorable, leurs prix ont connu une envolée sans précédent durant le premier semestre 2004 et promettent davantage de hausse pour le reste de l'année. D'ailleurs, pour ce mois d'août, le prix du baril a atteint sur la place de New York le prix record de 46 dollars le baril. Comme impact, l'économie marocaine a accusé un renchérissement de la facture énergétique de près de 10%, rapportent les auteurs du rapport statistique du ministère du Commerce extérieur. Côté exportations, le rapport fait ressortir un “manque de vigueur” en raison de “la croissance faible en Europe”. Il se réfère aussi à l'étude de conjoncture réalisée par la Fondation CGEM pour l'entreprise pour mettre en avant “une stagnation de l'activité économique du Royaume”. Dans le détail, la performance à l'export du Maroc a été handicapée à un double niveau : D'abord, par la crise que connaît le secteur de la pêche “en raison de la dégradation de la ressource”. Les recettes des ventes des crustacés, mollusques et coquillages, sont en baisse de 1,3 milliard de dirhams (- 54%) et 31.000 tonnes (-24%) en volume. La même baisse a été également enregistrée au niveau des exportations des autres espèces de poisson. Le second niveau handicapant pour les exportations est représenté par les difficultés rencontrées par les tomates et les agrumes – la baisse de la demande du marché européen et des prix en raison de la concurrence ainsi que les contraintes de gestion des contingents imposés par l'Europe. Ainsi, les exportations des agrumes ont baissé de 276 millions de dirhams et de 60.000 tonnes en volume, en raison essentiellement à la concurrence des produits espagnols. La situation des tomates est plus significative. L'augmentation des volumes (+34.000 tonnes) a été mal récompensée par une baisse de la valeur de l'ordre de 198 millions de dirhams (-37%). En clair, le Maroc a vendu plus de tomates pour moins chers. Mais le déclin s'arrête au niveau de ces quatre produits puisque, en dehors, les exportations ont connu une progression à deux chiffres (+11%). Si le marché de l'habillement a stagné, les phosphates ont continué à mener la barque avec des ventes supérieures à 7 milliards de dirhams ce qui correspond à une augmentation par rapport au premier semestre 2003 de l'ordre de 1,5 milliard de dirhams (+27%). Les nouvelles niches confirment leur potentiel. Ainsi, les conserves végétales ont progressé de 633 millions de dirhams, soit une hausse de 123% par rapport à l'année précédente. Idem pour les fils et câbles électriques ainsi que leurs faisceaux qui ont crû de 204 millions de dirhams, soit plus de 11%. Adil Hmaity