Avec un taux de croissance assez honorable prévu en 2016, le Bénin se prépare aux élections présidentielles de février prochain. Léconomie béninoise devrait enregistrer une croissance de 5,8% en 2016, contre 5,7% en 2015. Telles sont les prévisions du gouvernement dans le cadre de sa loi de Finances pour l'exercice en cours. Quant à certaines institutions financières internationales, à l'instar du FMI, elles projettent une progression du PIB béninois à 5,5% et parlent même d'un probable ralentissement. Ce repli éventuel «découle des retombées négatives de la baisse de régime de l'économie du Nigeria, principal partenaire commercial du Bénin», estimait en septembre dernier, Christine Dieterich, chef d'une mission d'experts du FMI au Bénin. Axes de croissance En dehors de cette divergence au niveau des chiffres, le gouvernement béninois compte mettre l'accent sur le renforcement des infrastructures énergétiques du secteur des transports, des technologies de l'information et de la communication, ainsi que sur l'amélioration de la productivité du secteur agricole. En cette année électorale qui verra les Béninois élire un successeur au président Yayi Boni, à l'issue de ses deux mandats à la tête du pays, le gouvernement en place entend encourager la bonne gouvernance, lutter contre les changements climatiques, sans oublier la promotion de l'emploi des jeunes et l'autonomisation des femmes. Inflation Sur le plan agricole, une production cotonnière de l'ordre de 420.000 tonnes est annoncée, contre 400.000 tonnes en 2015. En outre, les objectifs de croissance devraient se réaliser dans un environnement non inflationniste, avec un taux d'inflation en baisse par rapport au plafond communautaire de 3% fixé par l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Globalement, les perspectives économiques pour 2016 s'inscrivent dans un contexte marqué par la volonté du gouvernement d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et la mise en œuvre du Programme d'investissements structurants (PIS). Pôles d'activités Cependant, leur réussite dépend de l'accélération des réformes visant à améliorer le climat des affaires et la chaîne de la dépense publique, notamment le système de passation des marchés publics. Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques africaines, la BAD conseillait aux autorités béninoises de «promouvoir davantage les pôles régionaux d'activités et l'emploi dans les zones rurales, améliorer la gestion du rythme de l'urbanisation et travailler à la maîtrise de la croissance démographique». 48 candidats en lice pour la présidentielle Le mardi 12 janvier, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a publié la liste des candidats à la présidentielle béninoise prévue le dimanche 28 février prochain. Au total, ils sont pas moins de 48 challengers à entrer en lice pour succéder au président Yayi Boni. La liste définitive devra toutefois être connue à l'issue des délibérations du Conseil constitutionnel, dont la décision est attendue ce 25 janvier. Parmi les candidats les plus en vue, on cite fréquemment le nom de l'actuel premier ministre, le franco-béninois Lionel Zinsou, candidat de la coalition au pouvoir. D'autres prétendants, à l'instar de Patrice Talon et Sébastien Ajavon, ou encore l'ancien premier ministre Pascal Koupaki et l'ex-directeur du cabinet militaire de Boni Yayi, Robert Gbian, vont également défendre leurs chances. Il en est de même de l'opposant Abdoulaye Bio-Tchané, à la tête de l'Alliance pour un Bénin triomphant (ABT).