Le nouveau chef de l'Etat français, François Hollande, a annoncé les couleurs de sa politique africaine à la faveur de la visite du président de l'Union africaine, Yayi Boni, à l'Elysée. François Hollande dit vouloir un pacte de croissance et de développement pour le continent. Le Président français François Hollande et le chef de la diplomatie française Laurent Fabius lors de la visite du chef d'Etat béninois et également président en exercice de l'Union Africaine(UA), Yayi Boni, mardi à l'Elysée. Alors que les Africains se posaient maintes questions sur les intentions « africaines » de François Hollande après son élection, le nouveau président français vient d'annoncer la couleur. Profitant de la visite de Yayi Boni, chef d'Etat béninois et président en exercice de l'Union africaine(UA), François Hollande a détaillé sa politique concernant l'Afrique pour les cinq prochaines années. L'ex-candidat du parti socialiste à la présidentielle dit vouloir un nouveau partenariat « équilibré » avec le continent. Le nouveau chef d'Etat français tient, comme promis lors de sa campagne électorale, à rompre avec la « Françafrique » qui a marqué les relations entre l'Hexagone et ses ex-colonies africaines. Des relations très étroites, voire même « occultes » caractérisées, non pas par des rapports bilatéraux entre Etats, mais plutôt par des connivences entre les différents présidents français et certains dirigeants africains notamment en Afrique francophone depuis les indépendances. Et pour marquer le point de départ de cette rupture d'avec le passé, François Hollande a opté pour un ministère dédié au développement et non à la coopération comme c'était le cas dans le gouvernement précédent de François Fillon. Rompre avec le passé La visite du président béninois Yayi Boni est symboliquement importante, a estimé le nouveau chef d'Etat français. « C'est un double symbole, d'abord de reconnaissance de ce qu'est la démocratie béninoise, qui est exemplaire dans le continent, et un symbole également de la considération que je porte à l'Union africaine », a déclaré François Hollande. Concernant les grandes lignes de sa politique africaine, le nouveau président français a promis de batailler pour la « reconnaissance du continent africain dans les grandes instances internationales telle que le G20. Mais d'abord », a-t-il insisté, « il faut le principe de la bonne gouvernance, c'est-à-dire du développement de la démocratie partout en Afrique ». François Hollande a aussi annoncé un « pacte de croissance et de développement » pour le continent. Une idée certainement bien accueillie par les Africains en ces temps de crise économique qui influe fortement sur le panier de la ménagère. Ces trois dernières années, la flambée des produits de première nécessité est devenue inéluctable dans plusieurs pays du continent. Une situation qui traduit les revers de la crise mondiale sur les économies du continent. À la longue, cette situation pourrait dégénérer en crise sociale si des mesures drastiques ne sont pas prises par les gouvernants du continent pour stopper l'hémorragie. Pacte de croissance et de développement Sur le plan sécuritaire, la France se gardera désormais de jouer les « gendarmes » de l'Afrique comme ce fut le cas en Côte d'Ivoire et en Libye. Devant son hôte, François Hollande a rappelé son attachement à la stabilité et à la sécurité de l'Afrique, au moment où la crise malienne fait planer une sérieuse menace terroriste sur le continent. « Nous ne voulons pas rentrer dans un principe d'ingérence. La France n'a pas vocation à intervenir directement en Afrique », a rassuré Laurent Fabius, chef de la diplomatie française. Une décision saluée par le président de l'Union africaine, Yayi Boni, qui a estimé que « l'Afrique est décidée à se prendre en main ». * Tweet * * *