Le ministère de la Santé a, enfin, tranché la question qui agitait les esprits des professionnels de la Santé : celle de la centralisation des salaires. Par ailleurs, une revalorisation de l'indemnité pour risques professionnels est également prévue par décret. Le ministère de la Santé et les syndicats du secteur ont achevé un round de dialogue déterminant pour la mise en œuvre effective, tant attendue, de l'accord du 23 juillet 2024. À l'issue d'une réunion, tenue mardi, la Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé, regroupant 8 organisations, a annoncé avoir obtenu des garanties fermes concernant la préservation de l'ensemble des droits et acquis des professionnels. Lesquels exercent au sein de l'Agence marocaine du sang et de ses dérivés, ainsi qu'à l'Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, en tant que fonctionnaires publics. Dans un communiqué, la Coordination syndicale a exprimé sa satisfaction quant aux avancées enregistrées. Elle a notamment souligné que ces acquis comprennent la gestion centralisée des salaires, conformément aux dispositions de la loi 11.22, relative à la création de l'Agence marocaine du sang et de ses dérivés, ainsi que les indemnités qui pourraient en découler, le cas échéant, à l'issue de la régularisation de la situation administrative des concernés par les deux agences concernées. De ce fait, les deux parties ont tranché définitivement le projet de décret appliquant les Articles 4 et 5 de l'Article 23 de la loi de finances n° 60.24 pour l'exercice budgétaire 2025 pour la mise en œuvre desdites dispositions. Ce texte, garant de la centralisation des salaires et des postes budgétaires des fonctionnaires, entrera en vigueur une fois approuvé en Conseil de gouvernement et publié au Bulletin Officiel. Cet accord vise ainsi à rassurer les professionnels de la Santé, qui avaient exprimé leurs préoccupations quant aux éventuels changements susceptibles de toucher à leur statut dans le cadre de la réforme du système de santé, notamment avec la création de nouveaux organismes de gouvernance. Les acquis du statut général de la Fonction publique seront ainsi préservés, notamment le droit à l'avancement, l'accès aux congés, les différents statuts des fonctionnaires, ainsi que le régime disciplinaire. De plus, les agents de l'Agence continueront de bénéficier du régime d'assurance maladie obligatoire (AMO) et du système de retraite, considérés comme des droits inhérents à la Fonction publique. Revalorisation de l'indemnité pour risques professionnels Au-delà de la centralisation des salaires, la Coordination a également obtenu l'accord du ministère de la Santé pour acter une augmentation des salaires, par une majoration de l'indemnité pour risques professionnels. Un décret sera bientôt adopté en Conseil de gouvernement pour acter cette mesure. Cet acquis s'ajoute aux revalorisations salariales obtenues par les professionnels de la Santé publique après une série de grèves en 2024. En vertu de deux décrets adoptés par l'Exécutif, les salaires des infirmiers et des techniciens, ainsi que ceux des cadres administratifs, ont été valorisés de 1000 dirhams supplémentaires. La première tranche (500 dhs) est versée depuis juillet 2024. Quant à la deuxième, son versement a été décidé pour un an plus tard. Les démarches relatives à l'amendement des décrets régissant les cadres des infirmiers, techniciens de santé et infirmiers assistants seront également lancées, afin de leur permettre de bénéficier des années de service antérieures selon la formule convenue, avec la création du nouveau cadre de santé supérieur qui sera bientôt actée, tandis que les anciens administrateurs seront désormais intégrés dans la catégorie des infirmiers. Concernant la demande de transfert des régimes de retraite des employés des CHU vers la Caisse marocaine de retraite (CMR), le communiqué de la Coordination a précisé qu'il a été convenu de poursuivre les travaux de préparation de l'étude nécessaire à cette transition. Lors de cette réunion, rappelons-le, la Coordination syndicale a également exprimé son opposition à l'exclusion de certaines catégories de professionnels de Santé – notamment les cadres administratifs et techniques – de la représentation au sein des Conseils d'administration des Groupements sanitaires territoriaux. Elle a ainsi appelé à l'amendement du décret en vigueur afin de garantir une représentation équitable et inclusive de l'ensemble des métiers du secteur.