Monsieur le directeur, J'ai été très étonné par la lecture de l'article de Omar Dahbi, "Unionistes contre séparatistes" du 2 février, qui considère comme un fruit de la politique suivie à l'étranger par le Corcas «le changement de position manifesté, dernièrement, par un spécialiste de la question, l'universitaire espagnol Bernabé Lopez Garcia». Dans la presse marocaine, vous pourriez trouver plusieurs exemples de ce que la position manifestée dans mon article dans "El Pais" et traduit par votre journal, le 19 décembre, est la même que je maintiens depuis longtemps. Je vous cite mes articles dans "Le Journal" du 16 janvier et du 2 octobre 1999, dans "Al Bayane" du 30 octobre 1999, dans "Demain Magazine" du 26 mai et du 1er décembre 2001, dans "Le Journal Hebdomadaire" du 1er février et du 19 juillet 2003, du 11 septembre 2004 et du 7 mai 2005, ainsi que dans "Assahifa" du 15 septembre 2004 et du 22 septembre 2005. Dans tous ces articles, j'ai défendu que c'est à travers la démocratie que l'on peut gagner le cœur de tous les Sahraouis, que la meilleure façon de contrecarrer le discours et les arguments sur l'autocratie et la féodalité au Maroc invoqués par le Polisario et par tous ceux qui le soutiennent à l'étranger est d'investir dans la démocratie, dans l'autonomie et dans la justice sociale. Je vous serais très reconnaissant, cher directeur, de publier cet éclaircissement dans votre journal. • Bernabé Lopez Garcia Réponse du directeur M. Bernabé Lopez Garcia, nous connaissons tous l'entregent et le caractère irrésistible de la personnalité du président du Corcas mais pas au point de mettre à son crédit votre analyse la plus récente, et la plus pertinente, sur l'affaire du Sahara. Nous évoluons tous dans notre approche, et dans notre appréciation, sur la voie d'une solution définitive de ce problème. Que l'offre marocaine d'autonomie trouve un large écho chez des personnes sérieuses et crédibles, cela ne nous étonne guère. Qu'elle rejoigne une position plus ancienne chez d'autres personnalités est, aussi, une évidence. En fait, la bonne foi sur ce sujet n'a jamais été très bien partagée. Mais M. Garcia ne nous faites pas, de grâce, le faux procès d'ignorer vos positions et le talent avec lequel vous les exprimez. Et ne réduisez pas, incidemment, le choix de la démocratie fait par notre pays à une posture rhétorique argumentative pour répondre à ceux qui invoquent, nous concernant, la féodalité ou l'autocratie. Ça serait dérisoire. Le choix de la démocratie est, chez nous, l'expression d'un projet de société. Et ce projet englobe, également, le Sahara. C'est cela le sens de l'autonomie. • Khalil Hachimi Idrissi mailto:[email protected]