Le secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, estime que la formation qu'il dirige veut asseoir une nouvelle approche en matière de gestion des affaires publiques basée sur la proximité. ALM : Le PAM est une formation politique qui est née dans la polémique. Après la création du MTD, vous avez entretenu le flou sur vos intentions de créer un parti. Est-ce que la création du parti était prévue dès le premier jour ou est-ce une réponse à un besoin que vous auriez constaté lors de vos tournées régionales dans le cadre du MTD ? Mohamed Cheikh Biadillah : En fait, le PAM n'a pas été créé dans la polémique. Il a créé l'évènement. Sa création est une offre politique du MTD à tous les partis politiques à laquelle cinq partis ont répondu favorablement en décidant de fusionner et ce fut la création du parti. Mais, cette fusion qui a donné naissance au PAM, on a eu l'impression que c'était dans l'urgence. On a fait appel à des partis politiques pour accélérer la procédure et faire plus facile. Une autre théorie estime que le projet initial du PAM était d'absorber les petits partis afin de promouvoir la création de grands pôles politiques. Où est la vérité ? Je suis déjà très flatté de voir qu'on théorise sur la naissance du PAM. Vous savez, à l'époque, il y avait les prix du pétrole qui flambaient, les problèmes internes de l'USFP le menaçaient d'implosion, les échéances de 2009 approchaient, et donc c'était un moment très particulier. La naissance de notre parti est donc l'aboutissement d'un processus qui a commencé par les contacts avec le PPS, l'UC, le PI, le MP, et avec les cinq formations qui ont fusionné pour créer le PAM. C'est vraiment un processus de maturation tout à fait naturel. Peut-être que le mouvement était très particulier mais c'est un processus tout à fait normal, concerté. Les fusions se sont mal passées puisqu'il y a eu un certain nombre de départs. Qu'est- ce qui a fait que cette fusion n'aboutisse pas d'une manière à garder tout le monde sans qu'il y ait de départ ? Qu'est-ce qui n'a pas marché ? Vous savez, quand une fusée s'envole, un de ses étages tombe ! La fusion s'est très bien passée. La fusion est un problème physique; Il y a toujours des problèmes dans les fusions. Le seul problème c'est que des gens sont partis à titre personnel, chose que nous regrettons. Pourquoi vous avez été incapables de les maintenir ? Pour certains, je pense qu'il s'agit d'un manque de maturité politique. Car ils se sont engagés devant leurs instances dirigeantes dans la plénitude de leurs facultés mentales et intellectuelles et le lendem indiquéain ils ont pensé qu'ils avaient mal fait. Les parlementaires sont restés, les instances sont restées. Seuls certains patrons sont partis. Mais, eux, ils affirment qu'il n'y avait pas une vraie volonté des gens du MTD de les intégrer. On prenait même des décisions à leur insu. Est-ce que vous ne pensez pas qu'il fallait faire plus d'effort en matière de communication pour mieux les intégrer ? Il faut dire que nous étions tous sous la pression. C'est une première expérience. Les gens qui ont adhéré à la fusion ont fait preuve de courage politique : abandonner son propre parti et aller ailleurs est toujours difficile. Et puis il y a les interférences : ce que disent les gens, ce qu'écrit la presse ; il y avait tout un environnement enfiévré à l'époque qui a fait que ceux qui n'étaient pas sûrs de leur choix ont décidé de quitter le navire. Ceci est compréhensible. Mais, il y a parmi eux certains qui ont affirmé que leur départ était dû au fait qu'on leur ait dit que le PAM était un projet royal et qu'ils l'ont quitté après avoir découvert que ce n'était pas vrai... Vous savez, le projet Maroc est un projet royal. Donc nous sommes tous engagés dans un projet royal. Tous les partis travaillent pour le projet «Maroc de demain». Peut-être qu'ils avaient d'autres arrière- pensées. Ils savaient très bien que les fondateurs de ce mouvement viennent d'horizons différents, d'expériences différentes : une alchimie tout à fait particulière ; que les discussions au niveau du MTD étaient aussi tout à fait franches. L'aboutissement du processus est le PAM et ils le savaient très bien. Les contacts avec les partis et les discussions ont pris des mois avant la création du PAM, donc je ne pense pas que ça soit cela. La personnalité de Fouad Ali El Himma et la nature de son parcours ont fait que le PAM soit perçu comme un projet royal. Vous dites, que ceux qui ont cru à cette approche là en sont pour leur frais. Il n'y a pas eu un surmarketing royal autour du PAM, en profitant du parcours de Fouad Ali El Himma ? Fouad Ali El Himma est une plus-value extraordinaire. L'expérience, la jeunesse, et une vision claire de l'avenir du Maroc. Il a le droit d'être ce qu'il est. Le Roi reste au-dessus de tous les partis politiques. On voudrait bien entendre cela directement du patron du PAM. Est-ce que, à aucun moment, on n'a dit aux gens qui ont adhéré au PAM, qu'il s'agit d'un projet royal ? Jamais. Mais pour nous, vous savez : «Dieu, la Patrie, le Roi» c'est notre sacré commun. Fouad exerce un tropisme positif extraordinaire sur les gens par son verbe, son charisme, son sourire, son écoute, sa disponibilité. Son parcours aussi. Il n'est pas n'importe qui. Il est évident que les gens s'interrogent pourquoi Si Fouad a pris une telle décision. Lui, il le fait en connaissance de cause. L'expérience de Rhamna prouve qu'il le fait pour travailler son pays d'une autre façon. Les gens, eux, font chacun sa propre lecture du phénomène. Maintenant on dit aussi que le PAM est le parti des Sahraouis ou des Rifains. Il y a plusieurs formules. C'est extraordinaire pour le parti. Dans ce cas là, vous êtes donc d'accord avec le journaliste de l'Ittihad Alichtiraki qui a qualifié Fouad Ali El Himma de «guide spirituel du PAM»… Chaque journaliste a le droit d'interpréter les choses comme il veut. C'est enrichissant pour nous d'avoir des lectures qui dépassent parfois notre imagination. C'est fantastique. Ce n'est pas seulement de l'imagination. On constate que le nouveau leader du PAM, fraichement élu, est immédiatement reçu en audience royale -un privilège qui n'est pas accordé à tous ceux qui créent un parti politique - et il est ensuite envoyé en mission à Madrid, une capitale très importante, … D'autres chefs de partis ont été reçus en audience : le premier secrétaire de l'USFP a été reçu, le président du RNI a été reçu. Moi j'ai eu le grand privilège et l'honneur d'être appelé par SM le Roi pour me féliciter de mon élection et j'ai saisi cette occasion pour solliciter une audience royale. J'ai donc été reçu en qualité de nouveau secrétaire général du PAM. Vous êtes un parti qui, à la naissance, n'a pas cherché à rassurer ses homologues sur la scène politique. Est-ce que vous pensez qu'être tout de suite dans la conflictualité avec le PJD est une bonne amorce d'action dans la vie politique ? Au PAM, nous pensons que l'Islam est le sacré commun à tous les Marocains ; et que l'Islam malékite est tellement important qu'il faut le préserver de la surenchère politique. Mais nous n'avons pas d'animosité ou d'ennemi. Non. Nous voulons être au diapason avec la population, être à l'écoute de celle-ci. Nous avons toujours essayé de nous éloigner des fausses querelles. Nous avons évité les querelles verbales avec certains dirigeants du PJD qui ont été agressifs. Aujourd'hui, nous sommes à la veille des élections communales. On voit qu'il y a un appel d'air autour des élites déjà encartées ? Cela est une réponse concrète aux agressions verbales de certains milieux politiques. Evidemment, nous avons reçu beaucoup de cadres d'autres partis, dont le PJD et ce, à travers tout le pays. Cela n'est pas de la conflictualité ? Non, c'est l'attractivité d'un discours, d'une façon de faire, d'une façon de voir les choses, d'une nouvelle dynamique, etc. Vous avez appelé à la participation d'une nouvelle élite. Pourtant, vous ne faites que recycler l'élite ancienne ? Les vieillies marmites font de la bonne soupe, comme dit l'adage. Nous avons aussi des gens nouveaux qui n'ont jamais fait de la politique et qui ont adhéré au PAM. Il y a énormément de jeunes qui n'ont jamais adhéré à un parti politique et qui viennent au PAM. Donc il y a du neuf et de l'ancien. Je pense que c'est une alchimie importante. Vous avez ces derniers temps une espèce de fébrilité vis-a-vis du ministère de l'Intérieur. Qu'est-ce que vous lui reprochez ? Vous savez, quand il y a un pic de fièvre, c'est au médecin de faire le diagnostic pour savoir pourquoi la fièvre est montée. Nous voulons uniquement que l'administration, qui a beaucoup évolué, suive les mutations que le Maroc a subies ces dix dernières années avec plus de sérénité et plus de détachement. Nous avons seulement dit que certains gouverneurs et walis n'appréhendent pas dans leur plénitude ces mutations et ces changements qui ont été apportés au champ politique marocain. Je pense que l'incident de Témara a crédibilisé notre discours… Mais, le ministre de l'Intérieur a dit qu'il n'a pas reçu de plainte de votre part ? J'ai exercé dans cette maison pendant dix ans. Ce n'est pas à nous d'amener des preuves. On doit être attentif à ce genre de signaux. À vous entendre parler, on a tendance à craindre pour la transparence lors des prochaines élections ? La vigilance doit être de mise. Nous avons toujours dit, au PAM, que le ministère de l'Intérieur, donc le gouvernement, doit prendre toutes ses responsabilités en matière d'élections : de l'établissement des listes électorales jusqu'à l'annonce des résultats du scrutin. Nous voulons instaurer la normalité de ce processus. Les protagonistes doivent aussi être à la hauteur pour se congratuler mutuellement lors de l'annonce des résultats.. Mais c'est un horizon, et nous connaissons le terrain. Le modèle Rhamna, tout le monde en a parlé, il y avait toute une révolution juste après les élections. Est-ce que c'est votre laboratoire collectif ou c'est juste pour cette région ? Je suis membre de la fondation Rhamna et j'y préside le pôle social. Sincèrement, je pense que c'est une excellente expérience. Il y a eu une convergence : délégations ministérielles, ONG, collectivités locales ont mis en commun leurs moyens dans une synergie sans précédent. Je pense que l'histoire donnera raison aux trois députés de Rhamna qui ont joué leur rôle de médiateur dans ce processus. Cette action est de nature à valoriser les élus. C'est une success story qu'il faut multiplier. Le leadership régional est nécessaire pour la question de la régionalisation élargie, pour la question de l'autonomie. Quel type de régionalisation semble le plus adapté aujourd'hui dans notre pays ? Les régions telles qu'elles ont été créées il y a 25 ans, doivent être revues. Je vous donne trois exemples : Nador n'a rien à voir avec Taza; Safi où j'ai exercé pendant 4 ans n'a rien à voir avec El Jadida. Cette dernière est plus proche de Casablanca : ceci est valable aussi bien du point de vue culturel qu'ethnique et économique. Le découpage régional doit être fait sur la base de notion de bassin de vie, de bassin d'emploi, de complémentarité économique pour que les régions aient des moyens de subsistance et qu'elles puissent produire et créer de la richesse. Estimez-vous que la révision de la régionalisation justifierait à elle seule la question de la réforme de la Constitution ? Plusieurs discours de SM le Roi ont été consacrés à la région, notamment celui d'Agadir en 2006: c'est un sujet à l'ordre du jour. La région actuellement travaille dans des conditions tout à fait particulières. Le transfert des compétences vers les régions se fait lentement. Les dernières nouveautés en matière d'études du ministère de l'Intérieur montrent qu'il est important de relever les défis relatifs à la commune de demain. À part la régionalisation, comment vous vous insérez dans ce marché de la revendication de la réforme constitutionnelle ? La réforme constitutionnelle est quelque chose de sacré. Il ne faut pas qu'elle soit le sujet d'une quelconque surenchère. C'est un sujet qu'il ne faut pas évoquer quand on est dans un agenda tout à fait particulier, surtout en période pré-électorale. Il faut qu'elle se passe dans la sérénité et dans le consensus et surtout avec l'Institution Monarchique. Evidemment, la Constitution doit évoluer parce qu'il y a des mutations. Les revendications ont changé. Nous voulons que la réforme prenne en considération les changements survenus ces dix dernières années : Le statut de la femme, l'ouverture des espaces de liberté, le respect des droits de l'Homme, la notion de la région élargie… Mais aussi l'enfant, l'environnement : toute une nouvelle génération de réformes qui tient compte des changements en cours. Vous pensez qu'il va falloir renforcer davantage les pouvoirs du Premier ministre ? Nous souhaitons surtout renforcer les pouvoirs du Roi. D'abord son rôle de garant de l'indépendance de la nation et l'intégrité territoriale du Royaume. Je pense que l'article 19 est quelque chose de fondamental pour nous. J'ai eu le privilège d'exercer pendant 5 ans au sein du gouvernement et je sais que le Premier ministre exerce tous les pouvoirs qui lui sont dévoulus par la loi. Lui permettre de nommer des hauts fonctionnaires dans la haute administration et les grands commis de l'Etat, serait un danger pour le Maroc. Sinon, chaque nouveau Premier ministre mettrait ces hauts postes à la disposition de son parti, et de son parti seul : ce qui porterait préjudice aux restes des Marocains et à l'administration elle-même. Ce sont vos partenaires dans la majorité qui revendiquent une réforme constitutionnelle urgente. Est-ce que vous en avez parlé ? Il n'y a pas de démarche commune et on n'en a pas parlé. Déjà le PI et l'USFP ne sont pas d'accord. Comment voulez-vous que nous soyons proches de nos partenaires dans leur vision ? Nous ne sommes pas pour la discussion de cette réforme actuellement. D'ailleurs, M. Abbas El Fassi le répète tous les jours : la réforme doit être mise sur la table après les élections. Ne faut-il donc pas recomposer la majorité ? Nous sommes déjà installés dans la logique démocratique et ce sont les urnes qui composeront la majorité. Vous voulez dire que le scrutin du 12 juin permettra peut-être de revoir la majorité ? Peut-être. Je dis qu'actuellement ce sont les élections qui décident des compositions. Et il revient toujours à SM le Roi d'en décider. Et si ces élections se passent bien pour vous, vous serez dans un état d'esprit de demander peut-être que vous soyez un peu plus présents dans le gouvernement ? Je ne mettrais pas la charrue devant «le chameau». N'est pas ministre qui veut, c'est SM le Roi qui décide. Nous, nous travaillons dans le champ politique, nous innovons dans notre action politique. Nous sommes un nouveau parti. Nous amenons de l'air frais. Nous ouvrons une fenêtre sur l'espoir. Nous voulons agir sur les nouvelles générations pour qu'elles puissent s'insérer dans la dynamique. Nous voulons que la commune soit un vrai lieu de proximité, que les femmes et les jeunes s'investissent en politique, etc, pour le reste, on verra. Justement, pour le faire, il faut que vous soyez présents dans le gouvernement ? En premier échelon, nous voulons être bien présents au niveau des communes. C'est déjà un premier niveau qui nous permettrait de voir ce que nous pouvons faire sur le terrain. Quelles sont vos attentes pour les élections communales ? êtes-vous optimistes ? Si nous n'étions pas optimistes, nous aurions différé notre action pour plus tard. Nous sommes tout à fait logiques. Nous ne prenons pas de risque. Nous travaillons pour une place privilégiée, dans le premier peloton. Nous n'avons pas de repère actuellement pour dire quoi que ce soit. Est-ce que votre présence naturelle est plus dans une alliance avec le RNI ou avec les partis de la Koutla ? Nous travaillons déjà avec le RNI au niveau du Parlement puisque nous avons un groupe parlementaire commun. Mais évidemment nos partis sont tout à fait distincts. Les alliances avant ou après les élections se feront en fonction des programmes, des idées et du substratum intellectuel. Vous êtes prêts à aller dans toutes les majorités, ou y a-t-il des limites ? Nos idées fondatrices délimitent notre champ d'action. Les programmes des partenaires potentiels guideront notre action dans ce sens. Avec le PJD, nous voulons que les idées soient claires en matière de ce sacré commun qui est l'Islam. Si cette question est bien assimilée, tout est possible. Sur l'USFP, vous avez quand même un substratum, des gens de gauche dans ce parti qui connaissent bien le PAM. Est -ce que vous avez la possibilité d'être en alliance avec l'USFP un jour ? L'USFP est une composante fondamentale et du champ politique et du gouvernement. Ce fut aussi un grand parti. Il a participé au changement des idées politiques au Maroc. Nous avons dans les rangs de l'USFP beaucoup d'amis et nous n'avons jamais exprimé d'animosité à son égard. Je pense qu'il faut le leur demander parce que ce sont eux qui ont exprimé plusieurs fois des idées qui nous ont beaucoup étonnées. Mais il est très possible que nous travaillions ensemble. Des analystes vous soupçonnent d'être en train de créer une majorité de substitution notamment avec le RNI, le MP et l'UC ? Il y a eu des contacts assez importants avec le MP et l'UC avant la fusion des cinq partis et la création du PAM. L'un des objectifs du MTD était de catalyser quelques actions pour créer des pôles et mettre fin à l'éclatement du champ politique. 35 partis ne répondent pas à un projet de société. Nous avons actuellement deux ou trois projets de société : un projet de société d'un Maroc moderne mais évidemment enraciné dans notre histoire, fier de son passé et ouvert sur les valeurs universelles ; un deuxième projet qui ne dit pas son nom, attentiste et qui regarde vers d'autres horizons, qui voit un autre Islam et qui attend ; et un troisième projet qui est amorphe. Nous pensons qu'il est souhaitable qu'il y ait une expression plus lisible sur le champ politique pour que les citoyens puissent s'investir et choisir. Une question conventionnelle qu'on se pose tous sur le Sahara, comment débloquer le processus de Manhasset pour qu'il puisse produire du résultat ? Sincèrement posez les questions à l'Algérie, vous aurez la bonne réponse. Je pense qu'il y a maintenant une nouvelle situation. Avec l'arrivée de Christopher Ross, avec la résolution 1813, un nouveau médiateur, une nouvelle conjoncture nationale et internationale. Et si le Polisario et l'Algérie arrivent à dépasser leurs contradictions, on peut effectivement travailler ensemble main dans la main, étant donné que la proposition d'autonomie est une solution qui a l'avantage extraordinaire de faire gagner tout le monde. La solution proposée par le Maroc a reçu l'aval des grandes puissances et de l'opinion internationale. Il faut encore un peu de temps. Il y a eu beaucoup d'injection de haine pendant ces trente dernières années ; il y a eu beaucoup de douleur. Je pense que notre région a besoin de paix, de stabilité et aussi de sécuriser le triangle de la mort : le Nord du Mali, le Sud de l'Algérie et l'Est de la Mauritanie… le grand Sahel. Nous avons besoin que nos amis, aussi bien algériens que ceux du Polisario, comprennent qu'il est temps de s'engager dans la voie de la sagesse et permettre aux habitants du Sahara de gérer leurs affaires eux-mêmes dans le cadre de la souveraineté et l'intégrité territoriale du Royaume. C'est la seule situation où il n'y aurait ni vainqueur ni vaincu. Est-ce que vous êtes d'accord avec ceux qui appellent à l'application unilatérale du plan d'autonomie ? C'est une solution possible mais nous souhaitons que nos amis algériens appréhendent les problèmes dans leur plénitude. Je pense que fatalement l'Algérie et le Polisario doivent évoluer vers cette solution. Je pense qu'il faut laisser le temps au temps. Ils vont devoir consulter leur conscience, leurs amis, pour voir que la solution d'autonomie qui a une très grande légitimité, fruit d'une très large consultation entre les partenaires. Propos recueillis par Khalil Hachimi Idrissi et Omar Dahbi