Mustapha Naïmi estime qu'il est nécessaire de revoir les pouvoirs du président du Corcas dans le cadre de la restructuration de ce Conseil annoncée par le Souverain. ALM : Le Souverain a appelé dans son discours à la restructuration du Corcas. Quelle lecture en faites-vous? Mustapha Naïmi : L'initiative de restructuration du Corcas est d'autant plus opportune qu'elle intervient à un moment où la société dans les provinces sahariennes manifeste sa détermination à accélérer le processus d'intégration, de structuration et de citoyenneté engagée avec bien des difficultés depuis trois décennies maintenant. L'idée d'associer le Corcas à l'action politique, économique et sociale à vocation consultative est d'une pertinence évidente. Elle est manifestement inspirée par la vocation des populations du Sud d'œuvrer pour l'intégration réelle et totale de leurs régions dans le reste du Maroc partant des considérations susceptibles d'agir comme facteurs d'union et de développement de leur zone d'action commune. Le bilan de l'action de cette institution n'a pas été satisfaisant. Que faut-il réformer au sein du Conseil ? Il faut que les commissions puissent assurer leur fonction initiale, celle d'œuvrer pour l'analyse et la prise en charge de toutes les responsabilités politiques, économiques et sociales prévues par le dahir constitutif. Il importe de restructurer les pouvoirs du président afin de prévenir tout abus et faire en sorte que le Corcas dispose d'organes susceptibles de faciliter son action dans les domaines de la coordination avec les acteurs sahraouis à l'intérieur comme à l'étranger. Il est question en outre de faire en sorte que le Corcas dispose d'une antenne de radio et une chaîne de télévision, une bibliothèque, un service de traduction approprié, etc. Quel pourrait être l'apport de ces organes? L'objectif de ces organes est de favoriser la sensibilisation de l'opinion nationale et internationale. Ils sont d'un intérêt général et permettent d'évoquer les thèmes de sensibilisation en les couvrant sur la question de la civilité, la citoyenneté, le développement durable, l'action associative, le suivi des actions publique, l'analyse du quotidien politique et social, etc. Il importe de veiller à ce que les différents secteurs de développement concourent à la lutte contre la désinformation dans les différents secteurs, de créer un cadre de dialogue et de concertation approprié avec les structures gouvernementales en charge des dossiers propres aux provinces sahariennes afin de garantir la mise en œuvre des dispositions concernant les différentes législations des provinces du Sud. Il est également impératif de s'assurer du respect de la redistribution des richesses, observé comme base d'action consultative à toute exploitation des ressources naturelles, participer aux différentes négociations relatives aux négociations sur la question du Sahara. Plusieurs observateurs affirment qu'il est temps de réviser le statut du Conseil qui accorde des pouvoirs absolus au président. Qu'en pensez-vous ? Cette considération est autant un atout pour l'accomplissement des tâches qui lui sont allouées au Corcas qu'à la structuration la plus élevée dans sa hiérarchie. La présidence était l'unique organe agissant, alors que les conseillers étaient désignés par le dahir constitutif comme unique force de suggestion et de proposition dont la responsabilité et les compétences des commissions sont à l'ordre du jour des actions et des sessions. Il faut donc relever l'importance du défi de la restructuration des statuts.