Le discours prononcé par le Souverain, vendredi 6 novembre, a mis en question l'efficacité de l'action du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes. Les observateurs s'accordent sur la nécessité de revoir les prérogatives du président de ce Conseil. Le rendement du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas) est au centre des débats. Le discours royal prononcé, vendredi 6 novembre, à l'occasion du 34ème anniversaire de la Marche Verte a mis en question l'efficacité de l'action de l'institution présidée par Khelli Henna Ould Errachid. SM le Roi a appelé, à travers son discours, à la «restructuration du Conseil royal consultatif des affaires sahariennes, dans la perspective de la fin de son mandat». Il est question, selon le Souverain, «de revoir sa composition et de renforcer sa représentativité en assurant son ouverture sur de nouvelles élites compétentes et patriotiques». Il faudra également, selon SM le Roi, «opérer la mise à niveau de ses structures et de son mode de fonctionnement. Ceux-ci doivent, en effet, être mis en adéquation avec les nouveaux défis...». Cette démarche annoncée par le Souverain s'inscrit dans le cadre d'un plan intégré visant à «imprimer une nouvelle dynamique à l'esprit de la Marche Verte, afin de relever les défis actuels et à venir concernant notre cause nationale». Selon les observateurs de la scène politique nationale, le message royal est formulé en termes fort clairs. Il est temps, selon ces derniers, de procéder à la restructuration du Conseil, notamment la révision des prérogatives de son président (voir également entretiens pages 4 et 5). Abdelmajid Belghazal, membre du Corcas, a affirmé que la restructuration du Corcas est une nécessité vitale. «Le Corcas est presque au point mort. Cette institution, qui fonctionne suivant un seul point de vue, souffre d'une paralysie totale. Il est donc nécessaire de revoir sa structure institutionnelle», a expliqué M. Belghazal. Selon ce membre du Corcas, «le dahir constitutif de ce Conseil a concentré toutes les prérogatives entre les mains du président ce qui a fragilisé la dynamique interne des membres en l'absence d'une interaction effective entre le Conseil et l'ensemble des Sahraouis». Mohamed Réda Taoujni, président de l'Association le Sahara Marocain (ASM), a indiqué, pour sa part, que c'est la mauvaise gestion faite par le président du Corcas qui a empêché ce Conseil de jouer le rôle qui lui incombe. «La restructuration du Corcas annoncée par le Souverain est une nécessité. Vu l'état actuel de ce Conseil, il ne s'agit plus d'un Corcas mais d'une simple Carcasse ni plus ni moins. Ceci est dû principalement à la mauvaise gestion faite par son président. Il est temps de revoir la composition et le mode de fonctionnement de ce Conseil afin d'insuffler une nouvelle dynamique en son sein», a précisé M. Taoujni. Selon le président de l'ASM, le Corcas est un Conseil consultatif auprès de SM le Roi, et «ne peut en aucun cas se substituer aux appareils de l'Etat».