Mohamed Talib affirme que les dysfonctionnements du Corcas ne lui ont pas permis d'accompagner la dynamique enclenchée par l'Initiative d'autonomie. ALM : La restructuration de l'institution du Corcas est à l'ordre du jour. Qu'en pensez-vous? Mohamed Talib : Le discours de SM le Roi Mohammed VI a tracé une feuille de route pour l'affaire du Sahara marocain. Le Souverain a défini les grandes lignes d'une nouvelle approche pour le règlement de l'affaire de notre intégrité territoriale. C'est dans ce cadre que s'inscrit la restructuration du Corcas qui est une institution nationale très importante. Le discours royal est intervenu dans ce cadre en réponse aux attentes des observateurs et des habitants des provinces du Sud. Le deuxième mandat du Corcas a révélé plusieurs dysfonctionnements. Une situation qui n'a pas permis au Conseil d'accompagner la dynamique enclenchée par le projet d'autonomie proposé par le Maroc. En dépit des réalisations très importantes du Corcas, cette institution pouvait accomplir un travail encore plus important. Le discours royal a mis en relief les dysfonctionnements dont souffre cette institution en traitant de la restructuration, la gestion et la bonne gouvernance. Quelles sont, à votre avis, les démarches à entreprendre pour remédier à ces dysfonctionnements? Je pense qu'il faut tout d'abord revoir le dahir constitutif du Conseil. Ce dahir accorde des pouvoirs absolus à l'institution de la présidence. Il faut également déterminer de façon claire les missions du Conseil afin d'éviter toute interférence entre les missions du Conseil et celles du gouvernement. Il faut prendre en considération la représentativité des habitants des provinces du Sud, comme il est question, en outre, d'éviter la double fonction des membres du Conseil. Le cumul, par exemple, du mandat de parlementaire ou celui de président d'un conseil élu et celui du membre du Conseil n'est pas bénéfique à cette institution. Il faut, en outre, assurer la représentativité de toutes les tribus au sein de l'institution et séléctionner les membres parmi les personnes en mesure d'apporter un plus au travail du Corcas, et ce en prenant en considération leur formation en plus d'autres qualités. En plus, la mission du Conseil ne doit pas se limiter à deux sessions par an et à la fonction protocolaire des réceptions. Il faut également renforcer le rôle du Conseil en matière de la diplomatie parlementaire et la démocratisation de l'institution. La fin du deuxième mandat du Corcas est proche, qu'attendez-vous du troisième mandat du Conseil? Pratiquement, le deuxième mandat du Corcas va s'achever le mois de mars prochain. Il nous reste encore deux sessions. Je pense que l'élément le plus important est celui de voir le Corcas enclencher un débat public avec toutes les composantes de la société civile afin «d'imprimer une nouvelle dynamique à l'esprit de la Marche Verte», comme l'a annoncé le Souverain. Ce Conseil doit accompagner la dynamique enclenchée par le discours royal et l'initiative judicieuse d'autonomie dans la perspective de mettre fin au conflit artificiel autour de la marocanité du Sahara.