La deuxième partie de la session extraordinaire du Corcas a servi à aplanir les divergences entre les membres de ce conseil. Le Corcas (Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes) a ouvert, hier lundi à Rabat, la deuxième partie de sa session extraordinaire qui devra prendre fin aujourd'hui. Selon des sources au Conseil, aucun ordre du jour précis n'a été fixé pour cette fin de session alors que la présidence du Conseil tient une conférence de presse, mercredi, pour dévoiler les prochaines étapes de son travail. Plusieurs membres du Corcas, joints par ALM, ont souligné qu'il s'agit, lors des travaux de ces deux jours, d'aplanir les divergences entre les membres du Conseil d'une part et entre quelques membres et la présidence accusée de "monopoliser" tout le travail et toutes les décisions. Il était surtout question de calmer les esprits entre Houcine Beida, le président de la commission des droits de l'Homme au Corcas et le président Khalli Henna Ould Errachid suite aux développements de la lettre envoyée par le premier et critiquant sévèrement la situation des droits de l'Homme dans les villes du Sahara. Ce que des sources avaient d'ailleurs qualifié à l'époque de surenchères entre les clans Ould Errachid et Beida sur fond d'élections au Sahara et notamment dans son chef-lieu, la ville de Laâyoune. Il est aussi, ajoute un autre membre du Corcas, de "calmer les esprits" au sein de la même commission des droits de l'Homme surtout qu'une partie de ses membres avaient clairement refusé de travailler aux côtés du même Houcine Beida et qui avaient démissionné en signe de protestation contre sa nomination au poste de président. Les mêmes sources ajoutent que des contacts ont été établis, durant les dernières semaines, avec plusieurs tribus et notables du Sahara pour venir à bout des divergences entre les membres du Corcas. Selon des sources bien informées, le président et des membres du Corcas devraient tenir, dans les jours à venir, une séance de travail avec le CCDH (Conseil consultatif des droits de l'Homme) pour ce qui est des aspects relatifs aux droits de l'Homme dans les régions sahariennes du Royaume. Qu'en est-il alors de la proposition d'autonomie que devrait étudier le Corcas ? Selon plusieurs membres de ce dernier, rien n'a encore été fait et l'on devra attendre le 21 décembre 2006 pour une vraie "entrée dans le vif du sujet". C'est en effet à cette date-là que le Conseil se réunira en session ordinaire. Le président du Corcas, soulignent d'autres sources, aurait soumis, dernièrement en le recevant à Rabat, les "grandes lignes" du projet marocain à Peter Van Walsum, envoyé spécial de Kofi Annan. Le Corcas avait été mis en place le 25 mars 2006 à Laâyoune où Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait prononcé un discours traçant les missions du CORCAS et l'esprit de l'offre marocaine d'une autonomie pour les régions du Sahara dans le cadre de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Maroc. Siégeant à Rabat, le Corcas est habilité, de par le Dahir l'instituant, à "émettre des avis consultatifs sur les questions d'ordre général ou spécial se rapportant à la défense de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale ainsi qu'au développement humain, économique et social intégré des provinces du Sud". L'ordre du jour est fixé avec l'accord du Souverain à qui d'ailleurs doit être remis un rapport annuel.