Il était vingt heures quand les quatre malfrats avaient obligé la victime de les accompagner vers un terrain vague. Ils l'ont menacée de la tuer et l'enterrer. Venant d'avoir son dix-neuvième printemps, Salima se tient devant le perchoir, juste en face des trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Ses quatre ravisseurs se tiennent au box des accusés. Elle n'arrive pas à les fixer. «Ce sont eux qui m'ont kidnappée, M. le président...Je me souviens d'eux», affirme-t-elle quand l'un du quatuor essaye de nier. De temps en temps, elle donne libre cours à ses larmes tout en racontant son histoire avec les quatre malfaiteurs. Elle rentrait chez elle quand les quatre mis en cause lui ont coupé le chemin. Il s'agit de Hamid, Kamal, Youssef et Walid, âgés respectivement de dix-huit, dix-neuf, vingt et un et vingt-cinq ans. Ils sont tous chômeurs, et deux d'entre eux sont des repris de justice pour vol qualifié. Selon le dossier de l'affaire, il était vingt heures quand les quatre malfrats avaient obligé la victime de les accompagner vers un terrain vague. Ils l'ont menacée de la tuer et l'enterrer. Armés de couteaux, et subissant l'effet de la drogue. «Quand j'ai essayé de demander secours, celui-ci (elle indique à la cour Youssef) m'a giflée jusqu'à ce que le sang coule de ma bouche», explique la jeune fille. Elle s'est retrouvée entre les mains de quatre monstres qui lui ont déchiré sa djellaba. Et ils l'ont violée à tour de rôle. Après avoir assouvi leurs besoins bestiaux, ils lui ont demandé de ne pas alerter la police. Sinon, ils la kidnapperaient de nouveau. Mais, en arrivant chez elle, elle est allée en compagnie de ses parents pour porter plainte. Les quatre mis en cause tentent, tout au long de l'examen de l'affaire, de se disculper. Mais en vain. Ils ont été jugés coupables pour kidnapping, séquestration, viol et menace à l'arme blanche. Verdict : 10 ans de réclusion criminelle pour chacun des quatre mis en cause.