Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Le président de la Cour énumère les charges retenues contre eux par le parquet général, à savoir constitution d'une association de malfaiteurs, kidnapping, séquestration, viol, vol qualifié, coups et blessures avec armes blanches et menace. Tous les trois se disculpent comme si leurs victimes les avaient choisis par vengeance pour les accuser. «Ce sont eux, M. le président, qui m'ont violée à tour de rôle», balbutie cette jeune fille de vingt-trois ans, qui n'arrive pas à les fixer du regard. Elle se souvient de ce sombre jour de sa vie quand ils l'ont obligée à les accompagner vers un terrain vague pour la violer à tour de rôle. Elle raconte à voix basse à la Cour ce qui lui est arrivé. «Je venais de descendre du grand taxi quand l'un d'eux est venu me toucher à l'épaule, puis il a mis son couteau sous mon aisselle gauche», précise-t-elle devant la Cour. Les deux autres jeunes malfrats l'ont rejoint et ils l'ont violée à tour de rôle avant de lui subtiliser son smartphone et une somme de trois cents dirhams. «Celui-ci a m'a menacée par un couteau alors que les deux autres ont commencé à fouiller dans mes poches», raconte cette victime, un jeune homme de trente-deux ans, employé de son état. Ils lui ont également subtilisé son téléphone portable, sa bague de mariage en or, une montre et une somme de mille deux cents dirhams. Quatre autres victimes se succèdent pour présenter leurs témoignages et raconter ce qui leur est arrivé par les mains de ces trois criminels. Ils ont tous attesté être victimes des malfrats qui leur ont subtilisé des sommes d'argent, des bijoux en or et des smartphones. Toutes les victimes affirment devant la Cour que le trio les menaçait par des couteaux. Mais les trois mis en cause nient en bloc les faits qui leur sont attribués durant tout le procès. Une disculpation qui ne pouvait tenir face aux témoignages accablants des victimes, ce qui pousse la Cour à les juger coupables et les a condamnés chacun à dix ans de réclusion criminelle.