Ils sont quatre jeunes hommes qui comparaissent dans le box des accusés, devant les trois magistrats de la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, viol et menace à l'arme blanche. Leurs victimes sont au nombre d'une quinzaine mais seulement six ont répondu à la convocation de la Cour. En effet, à l'instar de tous les mis en cause impliqués dans diverses affaires, les quatre malfrats ont nié les charges retenues contre eux. Ils ont tous répondu à la Cour n'avoir jamais croisé ou rencontré les victimes. Au contraire, ces dernières les ont reconnus. «C'est lui, M. le président, qui m'a touché le premier avec son bras avant de m'attaquer avec un couteau», a assuré l'une des victimes, un jeune homme, la trentaine, avant d'ajouter que le deuxième mis en cause lui a mis le couteau sous l'aisselle et l'a obligé à lui remettre tout ce qu'il portait sur lui. Il leur a remis un smartphone et une somme de huit cent dirhams. Une deuxième victime s'est présentée devant la Cour avec une blessure apparente au niveau du front. Elle a expliqué à la Cour que le plus jeune du quatuor, celui qui est âgé de vingt-et-un ans, lui a donné un coup de couteau au niveau du front avant de lui ligoter les mains avec une petite corde. Ils lui ont volé une somme de dix mille dirhams qu'il s'apprêtait à verser sur le compte de son employeur. Tous les quatre, âgés respectivement de trente, vingt-huit, vingt-six et vingt-et-un ans, ont nié avoir rencontré ce jeune homme ou avoir fait usage d'une arme blanche. Au contraire, lors de leur arrestation, ils ont avoué devant les enquêteurs de la police judiciaire avoir commis plusieurs agressions à l'arme blanche, avoir blessé pas moins de quatre personnes qui ont manifesté une résistance farouche et avoir violé collectivement une jeune fille. Cette dernière a affirmé, devant la Cour, que les quatre malfrats l'ont conduite vers un terrain vague pour la violer à tour de rôle. Elle retournait de son emploi, le soir, quand ils lui ont coupé le chemin et l'ont obligée sous la menace d'un coutelas à les accompagner pour abuser d'elle. La Cour les a jugés coupables pour les accusations qui leur ont été attribuées et a condamné chacun à 8 ans de réclusion criminelle.