Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Comme d'habitude, la salle d'audience est archicomble. Nous sommes à la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Comme d'habitude, la salle d'audience est archicomble. Dans le box des accusés, se tiennent trois jeunes hommes, âgés respectivement de vingt-sept, vingt-neuf et trente-trois ans, qui ont nié en bloc, toutes les charges retenues contre eux, à savoir la constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, viol d'une mineure et menace à l'arme blanche. Contrairement à leurs allégations, des témoignages accablants sont consignés dans le procès-verbal établis suite aux plaintes déposées par les victimes. La première victime, est un père de famille de quarante et un ans qui affirme à la Cour qu'au quartier Moulay Rachid, alors qu'il a pris son chemin habituel depuis l'arrêt de bus vers chez lui, trois malfrats l'ont coincé dans une ruelle. «Ils étaient armés de couteaux», précise le bonhomme qui a reconnu leurs visages. Cette victime ajoute que le trio l'a menacé de meurtre s'il ne leur remettait pas tout ce qu'il portait sur lui. Il était donc obligé de leur remettre la modique somme de trois cents dirhams qui était sur lui en plus de son téléphone portable. Malgré cela, ils l'ont mal traité pour l'obliger à leur donner davantage d'argent, mais comme il n'en dispose pas, ils lui ont assené un terrible coup de poing, avec une chance qu'ils ne l'ont pas taillé avec le couteau. Le deuxième témoignage est celui d'une fille de dix-sept ans, qui s'est présentée à la barre toute en larmes. «Je suis descendue du grand taxi et j'ai pris le chemin m'amenant chez moi», entame-t-elle sans arriver à retenir ses larmes. Tout d'un coup, les trois malfaiteurs se plantent devant elle et lui barrent le chemin. Il était 21h00, armés de leurs couteaux ils l'ont obligée à les accompagner sans dire un mot et sans crier au secours, sinon, elle le paierait de sa vie, la menaçaient-ils. Elle a obéi sans mot dire. Ensuite ils l'ont forcée à entrer dans la chambre d'une maison au quartier Moulay Rachid, où elle a été violée collectivement par les trois gangsters et sans aucune pitié, ils l'ont rejetée dans la rue, alors qu'il était déjà minuit. Les trois malfrats ont commis plus d'une dizaine d'autres agressions à travers les quatre coins de la capitale économique. Mais ils ont continué à tout nier. En fin de compte toutes les charges ont été retenues contre eux, suite à quoi, ils ont été jugés coupables et ont été condamnés à huit ans de réclusion criminelle.